Le Père Camille Hoareau,
1916-1953.


Le Père Camille Hoareau, né le 22 novembre 1916 à Cilaos, entra à 15 ans au petit séminaire. Deux ans après, il fut envoyé en France pour continuer ses études àAllex et à Saint-Ilan. Le service militaire accompli, il entra au noviciat de Cellule et fit profession en 1942. La maladie le força à passer un an à Montana, puis il vint à Chevilly pour la théologie. Prêtre en 1947, il fit sa consécration à l'apostolat le 4 juillet 1948 et reçut son obédience pour le climat qui convenait le mieux à sa santé, son pays natal.

Dans la cure de Bras-Panon, à laquelle la municipalité communiste refusait de faire les quelques réparations qui l'eussent rendue moins inconfortable et moins insalubre, il a vécu chichement et simplement, très fidèle à s'acquitter chaque jour, comme s'il eut été en communauté, de tous les exercices spirituels imposés par sa règle. Dès son arrivée dans la paroisse, cette régularité, cette piété sincère, ainsi que la douceur de ses manières et sa bonté pour tous lui avaient gagné l'affection de ses ouailles, pour lesquelles il se montra toujours très dévoué dans l'exercice de ses fonctions de pasteur et dans la direction du praesidium de la Légion de Marie qu'il sut rendre fervent et actif. Vraiment le cher Père

fut pour son troupeau le bon pasteur ; il avait pour les âmes que l'évêque lui avaient conf ides une profonde et toute surnaturelle affection. Aussi dut-il souffrir de se voir, à l'occasion des récentes élections, l'objet de manifestations outrageantes de la part de quelques habitants de Bras-Panon, poussés par la passion politique et même par cette haine injuste que le communisme sait si bien semer au cœur des hommes. La peine qu'il en ressentit ne fut pas étrangère à l'état de dépression où on le vit tomber aussitôt.

Le Père Camille Hoareau s'est éteint le 16 mai 1953, à l'hôpital Félix Guyon, à l'âge de 36 ans. Dieu aura récompensé, comme il le méritait, ce bon et fidèle serviteur qui sut si bien remplir le peu d'années qu'il vécut. Il restera en vénération parmi les siens, ceux qui ont su apprécier quelle grande grâce Dieu fait à une paroisse en lui donnant un prêtre.
(extrait de " Dieu et Patrie ", 24 mai 1953)

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