Le Père Francis Hoareau,
1925-1987


Francis Hoareau est né le 24 novembre 1925, à Saint-Joseph, dans une famille réunionaise très chrétienne ; il désirait être spiritain comme ceux qu'il avait rencontrés au cours de son enfance et de son adolescence. Pour réaliser cet appel, Francis vient faire ses études secondaires à Allex (Drôme). Le 8 septembre 1948, il fait sa profession religieuse à Cellule (Puy-de-Dôme) et suit ses deux années de philosophie à Mortain (Manche). Des ennuis de santé le contraignent à revenir à la Réunion; c'est au séminaire de La Ressource, tout nouvellement installé, qu'il commence la théologie ; il la terminera à Chevilly. Ordonné prêtre le 4 octobre 1953, il reçoit son obédience pour la Réunion. Là il donne le meilleur de lui-même dans les différentes responsabilités que l'évêque lui confie.

A la Rivière-des-Pluies, l'une des dernières paroisses où Francis a été curé, une grande épreuve l'attend : il devient de plus en plus aveugle, et il sait que son mal est irréversible. Malgré ce handicap, il veut continuer à servir dans des conditions qu'il n'avait absolument pas prévues. Cette épreuve le conduit plus près de Dieu. Diminué dans son regard sur les hommes et sur la nature, il se tourne vers Dieu, il approfondit sa communion au Christ et aux personnes. Lui-même disait : " Depuis que je ne vois plus, je vois les choses autrement. Je vois certaines choses mieux qu'avant..." Cette relation à Dieu lui donnait une grande disponibilité pour accueillir ceux qui venaient vers lui.

Dans cette paroisse où est priée spécialement la Vierge Noire, le Père Francis a développé la prière à Marie. Ayant sonorisé le lieu du pèlerinage, de la cure il entraînait les pèlerins à la récitation du chapelet, prière qui était devenue, pour lui d'abord, une sorte de compagne journalière.

Cette paroisse devenue trop lourde pour lui, Monseigneur confie à Francis un autre sanctuaire dédié à la Vierge, Notre-Dame de la Délivrance. C'est là que le Seigneur est venu le chercher. Il était parti dans sa famille pour quelques heures de repos ; brusquement, il s'est endormi "comme un enfant s'endort dans les bras de sa mère".

La foule présente lors de son enterrement, le nombre de prêtres qui raccompagnaient, la multitude d'amis qu'il a laissée, ce sont là autant de preuves, s'il en était besoin, du travail qu'il a réalisé au service de ses frères r-t4unionnais : un apostolat tout simple où transparaissait la bonté du p;'-re... un témoignage dont on peut être heureux dans une vie de pasteur, quelles que soient les difficultés et les souffrances par lesquelles on peut passer ! Longtemps encore résonnera aux oreilles de ceux qui l'ont connu et aimé, le son de sa voix forte et enjouée.
B. Reniers

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