Le Père Raoul Hoarau,
1909-1991.
Né le 11 juin 1909 à Cilaos, Raoul Hoarau fit profession le 8 septembre 1927 à Orly. Prêtre le 1- octobre 1933 à Chevilly, il fut affecté au vicariat apostolique de Diégo-Suarez, et travailla dans les postes suivants la cathédrale 1934-1941 Sambava 1941-1951 ; Fénérive 19511955 Tanambao 1956-1959 Ampancfana 1959-1963 ; hôpital de Diégo 1965-1969; Sambava 1969-1972 ; Ambohitralanana 1972-1975. Il prit sa retraite à Bois-desNèfles, puis à Bois-d'Olives (1975-1991).
Réunionnais, le père Raoul Hoarau a exercé tout son ministère à Madagascar. Il n'est revenu à la Réunion que pour ses congés, sa santé et sa retraite. C'était un homme effacé, presque silencieux. "Heureux les doux." Oui, Raoul était un doux, toujours égal à lui-même, ne s'emportant jamais, ni en communauté où il apportait sa sérénité, ni en paroisse. Quand on lui demandait de quoi il avait besoin, il répondait invariablement qu'il avait le nécessaire.
Cette douceur, ce peu d'exigence pour lui-même ne signifiaient pas un manque d'énergie. Il était très volontaire, ne déviant pas de la ligne fixée par sa vie religieuse et apostolique. Sur sa motobécane, il sillonnait la ville àvive allure. Sa longue barbe blanche, partagée en deux par la vitesse, voletait autour de son visage.
Cette douceur et cette énergie s'alliaient à un grand souci de faire plaisir. Quand il faisait son marché, il achetait ses légumes à trois ou quatre étals différents, non-pour le prix ou la qualité, mais pour réjouir un plus grand nombre. Et le lendemain, d'autres marchands bénéficiaient de sa visite.
Deux de ses frères étaient spiritains. Camille est mort jeune, à 36 ans, en 1953. Mais Raoul a travaillé assez longtemps avec son frère aîné Francis, qu'il a rejoint plus tard dans le foyer Albert-Barbot. Francis est mort en 1987. Raoul continua sa vie paisible et silencieuse dans cette maison, où àla surprise générale - car il avait plutôt bonne santé - il fut victime d'une crise cardiaque.
Il repose dans le haut village de Cilaos. Les chrétiens de Madagascar ne l'ont pas oublié. Un aspirant spiritain malgache, présent aux funérailles, tint à le rappeler : " Je suis là pour remercier le, père Hoarau, au nom de ceux qui, grâce à son action et à sa prière, ont eu l'occasion de connaître Dieu notre Père."