le
Père Patrick
HOLLANDE
Né : 15
novembre 1939 à Bézu-Saint-Eloi (27) ;
Profès :
8 septembre 1959 à Cellule
Prêtre :
18 décembre 1965 à Chevilly-Larue ;
Décès
: 18 avril à Paris
AFFECTATIONS
SENEGAL : Sébikhotane (1965-1973 :
professeur au grand séminaire) ; FRANCE :
Vanves (1973-1975 : formateur) ;
SENEGAL : Louga
(1975-1985 : curé) ; Dakar (1985-1991 :
principal du district) ; ITALIE :
Rome (1991-1994 : service
d’information) ; SENEGAL :
Richard-Toll (1994-2000 : curé) ;
GUINEE CONAKRY : Dalaba
(2000-2002 : formation et curé) ;
SENEGAL : Dakar (2002-2008 :
directeur du philosophat) ; FRANCE :
Paris (2008-2009 : recyclage) ;
MAURITANIE : Rosso (2009-2010) ;
Kaedi (2010-2015 :
curé) ; FRANCE : Maison
Mère (2015-2019 : soins,
archives provinciales)
Après une
enfance et une jeunesse heureuse dans sa famille avec son frère
Bernard et sa sœur Béatrice, avec tous les neveux et
nièces, Patrick entre à 20 ans au noviciat des
spiritains à Cellule. Puis après les études
classiques de philo et de théologie à Rome, il est
ordonné prêtre à Chevilly en 1965.
Il ne tarde pas à
rejoindre le Sénégal ,
qui sera son terrain missionnaire toute sa vie. D’abord, il est
professeur de philosophie au grand séminaire de
Sébikotane (1965-1973).
C’est là-bas qu’il découvrira, en regardant
au-dessus de la clôture du séminaire, la présence
de campements de nomades peuls islamisés. Et toute sa vie, il
sera attentif à ces peuples pétris par l’islam.
Il réfléchit à leur religion et vient à
Paris étudier cette foi autre. Au retour, il va passer dix ans
à Louga ,
petite communauté chrétienne en terre d’islam. Il
aimera cette ville et ses personnes. Il sait accueillir et écouter.
Cette capacité d’écoute fait qu’il est élu
Supérieur principal à Dakar ,
pour les trois pays : Mauritanie, Sénégal et Guinée
Bissau. Il voyage beaucoup. Lui qui est précis, il doit se
confronter à l’imprévu. Il nous a écrit un
éditorial mémorable sur la spiritualité de
l’attente, dans les aéroports ! Il nous a proposé
une vision d’avenir. C’est lui qui accompagnera le retour
et un nouveau départ des spiritains en Guinée Conakry,
après la mort de Sékou Touré.
Après ce temps,
il fait un petit séjour à Rome comme secrétaire
mais ne tarde pas à revenir au Sénégal dans la
mission de Richard
Toll
(1994-2000). Il ira ensuite en Guinée Conakry, notamment à
Dalaba.
Ce
sera un peu dépaysant pour lui. Il n’y fera que deux ans
avant de revenir à Dakar pour être formateur des jeunes
postulants. De là, il part en Mauritanie ,
à Rosso puis à Kaédi, au seuil du désert
en milieu toucouleur. Ce sera sa dernière mission avant son
retour en France en 2015, malade… de cette maladie implacable
qui lui aura été fatale.
De la mission, Patrick
a vécu l’une ou l’autre dimension, intensément
enracinées dans sa foi profonde. La première dimension,
fut l’ouverture
aux autres ,
à d’autres cultures et religions. Toute sa vie il a
réfléchi sur la présence de l’islam, sur
la présence chrétienne en islam. Il a rencontré
des amis musulmans. Leur foi interrogeait la sienne; il en était
marqué. Une autre dimension de la mission fut la
transmission .
Patrick a toujours été un formateur de jeunes
spiritains. Il aimait accueillir les jeunes stagiaires à Louga
et Richard-Toll. Tous ont été marqués par son
style de vie, sa sérénité constante et son
ouverture aux autres.
La mission c’est
aussi habiter
quelque part .
Patrick aimait les grands espaces ; il aimait voir ce qui se passait
et ce qui arrivait devant lui, il n’aimait pas trop les forêts
de Guinée, le désert de Kaédi ou la plaine de
Louga lui convenait mieux.
Homme affable, d’un
humour fin et d’une convivialité agréable, même
parfois lorsqu’il était angoissé avant de partir
dans de grands voyages. Tous, nous avons apprécié ses
vues larges et l’espace qu’il donnait à chacun, le
souffle qu’il transmettait, paisiblement. Il savait dire les
choses en peu de mots, avec profondeur et pertinence, en « éminence
grise » de plusieurs responsables.
Ses amis toucouleurs
disent que « l’homme
commence entre les mains des autres et il termine dans les mains des
autres » .
Qu’il soit reçu dans les bonnes mains d’un Dieu
Père qu’il a servi en servant ses frères et
sœurs.
Gérard Meyer
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