Frère Yves HOURMANT

Décédé à l'Abbaye de Langonnet le 31 août 2003, à l'âge de 89 ans.
Né: 12/10/13, Plonévez du Faou (29). Profès: 09/09/32, Chevilly. AFFECTATIONS : FRANCE : Chevilly (30-37) ; Langonnet (37-39) ; guerre et captivité (39-45) ; Langonnet (45-48) ; Maison Mère (48-75). GUADELOUPE : Pointe-à-Pitre (76-77). FRANCE : Chevilly (77-86) Langonnet (86-2003).

Yves HOURMANT est entré chez les Spiritains à l'âge de 17 ans. Plusieurs fois, et par écrit, il a manifesté son désir de partir en mission. Pourtant, sa mission, toute sa vie, il la vivra en France.

Plus connu pendant de longues années sous le nom de Frère ANACLET, il accomplira de nombreux services dans différentes communautés, toujours disponible. Combien de confrères n'ont-ils pas eu affaire à lui, comme infirmier à Langonnet et à la Maison Mère, et surtout comme magasinier à la rue Lhomond où tout missionnaire sur le départ passait chez lui pour compléter son trousseau. Il n'oubliait pas de proposer à chacun ses fameux couteaux !

Yves aimait beaucoup aller au devant des gens ; il abordait facilement tout le monde et quand il eut à sa disposition une vieille voiture, il aimait sortir. Au service de la porterie à Langonnet, il se trouvait à l'aise car il rencontrait beaucoup de personnes.

Dans les dernières années de sa vie, Frère Yves Hourmant a rendu présent à nos yeux le mystère de la souffrance et de la maladie. Sa longue immobilisation a été comme une invitation, un appel, à nous réconcilier avec ces "compagnes" de route que l'on aime habituellement tenir loin de soi. Il nous a amenés à redécouvrir des valeurs qui rendent les coeurs sensibles et aimants : la gratuité et le service. En effet, nous ne pouvons aborder un malade que si nous nous oublions nous-mêmes, que si nous acceptons de prendre de précieuses minutes pour être disponibles à la sympathie, au service gratuit, au silence de communion. Et, dans la profondeur de ces attitudes, nous pouvons déceler une parcelle de la présence de Dieu. "J'étais malade et vous m'avez visité". Nous sommes ainsi amenés à évaluer les choses importantes, à réapprendre la dépendance, la pauvreté, l'espérance, en un mot à nous rapprocher de Dieu.

Merci, Yves, de nous avoir réappris tout cela: à travers la peine et la maladie. Le Seigneur de la Vie nous rejoint, il s'engage envers nous pour nous amener à notre pleine humanité.
Albert LE FLOCW et Victor BLANCHET