Le Père René HOUSSET
décédé à Chevilly, le 4 septembre 1999, âgé de 80 ans
Né : 22 02 19, à Cerisy-la-Salle (50). Profès : 07 09 39, à Orly. Prêtre : 02 07 50, à Chevilly

AFFECTATIONS
Bangui - Bambari, St-Joseph (51-53) ; Mbaïki, (53-71). France - recyclage (71-72). Bangui - curé à Dékoa (72-75) ; Ndjoukou, (75-86) ; Kaga-Bandoro (86-93). Bangui, St-Charles, accueil (93-94).
France - Retraite : Vence (94-98) ; Chevilly (99)


De sa vie, chacun cherche à réaliser un chef-d’œuvre... A l’image de Léonard de Vinci, qui, pour arriver à la perfection, à maintes reprises a retouché le tableau de sa Joconde, s'il y a eu en peinture les " impressionnistes ", René, tu t’inscris dans l’école des perfectionnistes...

De ta Normandie natale tu avais gardé les racines profondes : cela se sentait, quand partant en tournée de brousse, tu venais négocier oignons et pommes de terre. Mais ton accueil et ta générosité dépassait alors largement ce que tu en avais âprement discuté.

Déjà à Mortain, au retour des années douloureuses de captivité, en soirée ce sont les longues discussions scolastiques, que tu engageais pour résoudre des "cas", avec ton compagnon Emile Jacquot.

Tu es alors envoyé entre les fleuves Oubangui et Chari. A Bambari, en 1951, te voilà plongé dans une langue nouvelle dont tu manies les nuances, laissant après ton départ une nouvelle famille, celle de la Légion de Marie.

Trois ans plus tard tu arrives en forêt, dans laquelle tu vas rester pendant 18 ans. C'est alors que revenant après des tournées de plusieurs jours tu retrouves au centre le P. Jacques Lamérand : ensemble, vous "nivelez les montagnes" que tu vois surgir à l’horizon. Et le lendemain, tu repars d'un cœur alerte, pour fonder, ici et là, de nouvelles communautés vivantes, telle cette paroisse de St-Augustin, toute de pierres construite.

Si, par souci d’argent, Léonard de Vinci céda Mona Lisa à François 1er, toi, c'est par obéissance qu’après ton recyclage, en 1975, tu reviens en savane, reprenant le flambeau du P. Wirth dans le secteur de Ndjoukou - et c'est sous la véranda, le soir à 11 heures, alors que la fraîcheur est tombée et que les cabris se sont tus, que tu viens gratter à ma porte : " Michel, tu dors ? Viens réciter le chapelet avec moi... "

C'est là-bas que tu sillonnes les pistes avec Kuzu et Mawa, de concert avec les soeurs de Villersexel dans le domaine de la pastorale, de la santé et de la famille.

Dix ans plus tard, en 1986, sous la houlette du P. J.-Cl. Brand, tu vas continuer tes tournées sous des cieux nouveaux, autour des Kagas de Bandoro, à travers les champs de sorgho des villageois, tout en assumant l’accueil, accueil que tu poursuivra à la Maison Spiritaine St-Charles à Bangui.

Mais le trait dominant, tout au cours de ta vie, ce fut ta bonté. Celle-ci s'est manifestée par l’accueil que tu réservais à chacun, que ce soit dans les villages ramassés de forêt, ou ceux, étirés en longueur, de savane. Et c'est toujours avec beaucoup de simplicité que tu étais à l'écoute des autres.....
Michel Desportes

Page précédente