Le Père Clément HUBERT,
1832-1905


Clément Hubert naquit à Poitiers le 20 décembre 1832. Il fut élevé par sa grand-mère à Ligugé, et y reçut les éléments de l'instruction primaire qu'il alla compléter chez les Frères de Poitiers. A 14 ans il entre au petit séminaire de Montmorillon, où il fait sa première communion et reçoit la confirmation. De vifs élans de piété vont dès lors chaque jour se développant en son coeur, et il passe successivement dans les diverses congrégations pieuses, dont ü apparaît comme le zélateur au milieu de ses camarades. La lecture des Annales de la Propagation de la Foi enflammait son âme ; et à peine a-t-il entendu parler d'une congrégation nouvelle établie pour la conversion des Noirs, qu'il se rend près de son évêque, Mgr Pie, dont ü obtient sans peine toute per-' mission de suivre sa vocation.

C'est le 28 septembre 1852, en l'année même de la mort du Père Libermann, qu'il vint lui-même à Paris solliciter son admission. Dirigé aussitôt sur N.D. du Gard, à Amiens, il y fit sa philosophie et sa théologie. Après son noviciat, commencé à Paris à l'impasse des Vignes et terminé àMonsivry, il fut admis à la profession le 24 août 1856. Pour recevoir la prêtrise, c'est à Quimper qu'il fut envoyé chez Mgr Sergent, ami de Mgr Pie, tous deux avaient encouragé de tout leur pouvoir la fondation du Séminaire français de Rome par les spiritains.

Sa santé délicate ne lui permit pas les missions lointaines, il consacra sa vie en France aux œuvres de formation. Directeur et professeur au séminaire des colonies et au grand scolasticat, alors établi tout à côté, puis, quatre ans après, supérieur de la maison de Cellule (Puy-deDôme), il est tout entier à l'œuvre des vocations. La pieuse et zélée Visitandine de Riom, Mère Emmanuel Andraud, qui offrait pour l'œuvre une propriété de famille, n'avait eu d'abord en vue qu'un simple orphelinat pour les pauvres enfants de la contrée. Mais elle fut très heureuse d'y voir ajouter peu après, avec la bienveillante approbation de Mgr Féron, une école primaire pour les garçons du village, un petit séminaire et un scolasticat, avec un noviciat de Frères. Les premières installations furent préparées par deux Frères de sainte mémoire, dont la vertu ne pouvait manquer d'attirer les bénédictions divines : les Frères Jean et Elie Simonin. Sous la direction aussi habile que paternelle du nouveau supérieur, les deux œuvres principales de l'établissement, celle du petit séminaire et du scolasticat, se développèrent rapidement. Il y resta jusqu'en 1887.

C'est à cette date que le Père Emonet l'appela pour l'aider dans l'administration générale à la maison mère et à l'aumônerie des Sœurs de St-Joseph de Cluny. En septembre 1896, il accompagne à Chevilly le Père Emonet malade. L'année suivante, il est nommé supérieur à Grignon-Orly, où il demeure jusqu'aux expulsions de 1903. Il revient alors à Chevilly, où il accueille paisiblement la mort dans le Seigneur, le 22 juillet 1905. Il avait 72 ans.

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