Le Père Paul HUGUIN,
1924-1989


Paul Huguin, né à Boncourt, y a gardé toute sa vie des attaches familiales et pastorales, car il lui est souvent arrivé de passer une partie de ses congés àremplacer le curé de Boncourt.

Il fut ce que nous appellerions une vocation tardive. A 14 ans il entre àl'usine de métallurgie (1938). En 1940, évacué en Auvergne (Olliergues), il est "Commis de culture". Il fait là l'édification de son curé d'occasion. Sur ses dix-huit ans, il y mûrit le propos de devenir prêtre. En 1942, retour clandestin en zone occupée. Études secondaires (42-45) à l'Institut DonBosco, à Maretz (Nord), où s'affirment ses dons intellectuels et son application au travail. Il fait ensuite un an de philosophie au grandséminaire de Verdun. En 1946, il demande à entrer au noviciat spiritain, un peu gêné de quitter un diocèse qui avait jusque-là subvenu aux frais de sa formation.

En 1952, il part pour le Centrafrique, qu'il n'a jamais quitté. Huit ans de brousse à Ippy. Neuf ans (60-69) à Bangui, attaché successivement à diverses paroisses, mais avec la charge constante de "secrétaire de Monseigneur". Sept ans curé à Boali. Puis onze ans curé de St-Paul à Bangui, jusqu'à sa mort.

Aux fonctions multiples, spirituelles et temporelles, du prêtre de paroisse, où les dons de chacun s'expriment diversement, il avait ajouté l'originalité d'un labeur intellectuel qui absorba beaucoup de ses "loisirs" : la traduction en langue sango de plusieurs livres de la Bible sans oublier une œuvre liturgique comportant notamment l'ensemble des textes du missel, du lectionnaire et du. rituel (inachevé). Ce fut un gros travail, de qualité remarquableet unanimement appréciée, contribution durable à l'évangélisation de la R.C.A.

Sa santé, longtemps excellente, s'est altérée au fil des ans, surtout à partir de la cinquantaine. Mais "le bilan était favorable' ... même en 1987. Fin janvier 89, un grave incident, apparemment imprévu, a précipité le dénouement : perte de connaissance, hypothermie, puis fièvre excessive. On a parlé de neuro-paludisme. La crise l'a emporté en trois jours.

A la fin de son séminaire le directeur du scolasticat écrivait : "Convaincu et logique. Régulier et travailleur acharné. Son esprit religieux et apostolique annonce un apôtre zélé et actif'. Au terme d'une vie, qu'ajouter à ce pronostic?
R. Pochet

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