Le père Yves HUTEAU

Né : 30 avril 1938 à La Bruffière (85)
Profès : 8 septembre 1961 à Cellule
Prêtre : 1er mai 1965 à Chevilly-Larue
Décès : 13 janvier 2021 à Bry-sur-Marne (94)

AFFECTATIONS :
FRANCE :
Lille (1965-1966 : École de la mission EMACAS). CAMEROUN : Ombessa (1966-1972 : ministère paroissial). FRANCE : Mortain (1972-1978 : animation missionnaire). MAURICE : Rose-Hill (1978-1981 : formation de jeunes). FRANCE : Maison Mère (1981-82 : ministère à la paroisse Saint-Médard) ; Cergy-Pontoise (95) (1982-1984 : vicaire à la Ville-Nouvelle) ; Arreau (65) (1984 : ministère auprès de jeunes) ; La Croix-Valmer (1984-1995 : soins, convalescence). GUADELOUPE : Sainte-Anne (1995-2000 : vicaire) Marie-Galante (2000-2007 : curé) ; Sainte-Rose (2007-2013 : vicaire) ; Gosier (2013-2015 : vicaire). RANCE : Nogent-sur-Marne (2015-2021 : retraite).

Fils de pharmacien vendéen, Yves entre au petit séminaire des Herbiers ; il poursuit au grand séminaire de Luçon avant d’être appelé sous les drapeaux. D’Algérie, où il fait quelques mois, il écrit qu’on le trouve « pas assez soldat et trop curé » : il préfère enseigner le français aux enfants ou servir à l’infirmerie plutôt que porter le fusil. Un accroc de santé le fait réformer. Mais ce premier séjour outre-mer l’ouvre aux autres peuples ; il entend l’appel à la mission et demande à entrer chez les spiritains.
Après le noviciat, il poursuit à Chevilly. Doué pour les études, en confiance avec les supérieurs, il excelle dans la musique, le dessin, les jeux. Un confrère témoigne : « Très intelligent et vif d’esprit, Yves était connu comme “Le” bibliothécaire, homme de confiance du responsable. Avec son don d’entraîneur et d’animateur : il crée le “Cécile Jazz”, formation d’une dizaine de scolastiques musiciens intervenant à toutes nos fêtes internes ainsi qu’à des repas d’anciens ou en d’autres occasions… »
Il reçoit son obédience pour le Cameroun, d’où il doit être rapatrié sanitaire deux fois. Mais ce séjour le marque profondément ; il va en témoigner par la suite à l’aide d’un montage diapo sur l’Afrique et ses cultures qu’il commentera lors de ses tournées d’animateur missionnaire en Normandie. Désireux de repartir ad extra, il est envoyé à l’Île Maurice pour la formation de jeunes ; mais sa santé ne lui permet pas de poursuivre. Il accepte de prendre en France divers ministères qui ne pèsent pas sur sa fragilité, notamment dans une colonie de vacances dans les Pyrénées, où il est connu comme « l’homme à la guitare ». Yves est ensuite affecté à La-Croix-Valmer pour se reposer. Il est soutenu par la communauté spiritaine, en particulier par le P. Joseph Hirtz, qui a sans doute vu en lui un disciple de Libermann touché, comme ce dernier, par la maladie nerveuse. L’accompagnement porte des fruits puisqu’après une dizaine d’années Yves peut repartir, cette fois vers la Guadeloupe. Il va y passer vingt belles années, manifestement heureux, appréciant la communauté. Mais la maladie se manifeste par une nouvelle crise, plus sérieuse, qui entraîne son rapatriement en Métropole en 2015. L’environnement fraternel et attentif de la Maison Africa de Nogent lui permet d’y vivre des années paisibles. Les sœurs soulignent sa gentillesse et son attention à chacun. En décembre 2020, une chute nécessite son hospitalisation ; c’est là qu’on découvre la présence du Covid, qui finalement va l’emporter.
Yves a essayé de vivre sa vocation avec la maladie : il portait un grand désir de la mission ; mais il lui a fallu porter, en même temps, à chaque étape de son parcours, la lourde croix du déséquilibre thyroïdien. Si ses talents ont sans doute été en partie entravés par la maladie, le soutien des confrères, sa générosité et finalement un abandon confiant ne lui ont pas fait défaut.
Jean-Pascal LOMBART
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