Le Frère Théotime Jaffrélo,
décédé à Boudianga,
le 15 novembre 1904,à l’âge de 28 ans.


Né à Saint-Tugdual (Morbihan), le 30 avril 1876, Vincent Jaffrélo avait trouvé la grâce de sa vocation à l’établissement de Saint-Michel, où il fut élevé. Admis à revêtir le saint habit religieux le 8 septembre à Chevilly, il y fit sa profession l’année suivante à la même fête et fut d’abord placé comme surveillant à Saint-Michel ; puis, à notre départ de cette maison, on l’envoya au Congo français, pour lequel il s’embarqua le 5 décembre 1903.

Dès son arrivée en mission, le 3 janvier 1904, le F. Théotime avait manfesté le désir d’être envoyé aux avant-postes, dans les stations de l’intérieur. À Boudianga, où il n’a passé que sept mois, il laisse de vifs regrets. Les enfants l’aimaient beaucoup ; car il les aimait le premier, et sincèrement. Un peu original parfois, il mettait de la gaieté parmi ses confrères ; il était estimé de tous à cause de son esprit profondément religieux, de sa franchise et de sa parfaite docilité.

C’était aussi un homme de dévouement et de sacrifice. Pour se rendre à Boudianga, il eut à parcourir une route difficile, et il en souffrit beaucoup. Loin de se plaindre, il écrivit qu’il avait été « très heureux d’avoir eu quelques fatigues à offrir au bon Dieu pour le salut des âmes vers lesquelles il était envoyé »

« Dans mes bras, écrivait le P. Dubois, vient de s’éteindre à l’instant le F. Théotime, par suite d’une rechute de fièvre bilieuse hématurique. Depuis huit jours, il se sentait fatigué, mais faisait sa besogne quand même. La mort vient de le terrasser en moins de 24 heures, me laissant à peine le temps de lui donner une dernière absolution et l’extrême-onction. Nous perdons en lui un bon religieux, d’une soumission et d’un dévouement qui nous le faisaient grandement aimer. » -
BG, t. 23, p. 172.

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