Le Père Thomas James,
décédé à Misserghin, le 31 octobre 1909,
à l’âge de 37 ans.


Thomas James était originaire du diocèse de Lyon. Thomas James, né à St Just-en-Chevalet le 29 avril 1872, se présenta au postulat en 1892. Après son service militaire en 1893-1894, il termina ses études et fut ordonné prêtre en 1896.

Après avoir terminé sa philosophie au séminaire d’Alix (Rhône), ayant entendu parler de la congrégation du Saint-Esprit par un de ses anciens condisciples déjà entré chez nous, il sollicita son admission comme postulant scolastique et fut reçu à Notre-Dame de Langonnet. C’est là qu’il fit sa première année de théologie. Puis, au bout d’un an de service militaire, en octobre 1894, il passa à Chevilly pour y achever son temps de scolasticat. Il émit ses premiers vœux et prononça son acte de consécration le 15 août 1897 à Orly.

C’est là, assure-t-on, qu’à la suite d’un refroidissement, il aurait contracté le germe de la maladie de poitrine dont il est mort. Toujours est-il que, dès les premiers temps de son séjour à Loango, – son unique poste de mission – il fut pris d’une toux opiniâtre dont il ne parvint pas à se débarrasser. Il ne s’en effraya pas d’abord, et il s’appliqua de son mieux à remplir les fonctions qui lui furent dévolues : la direction du culte, l’aumônerie des sœurs et les soins de la bibiliothèque. Un peu plus tard, on le chargea de l’œuvre des enfants en même temps que des sollicitudes de l’économat. Ces occupations n’étaient aucunement de son goût, mais il s’y adonna sans murmure, par devoir et par esprit d’obéissance.

Il avait souhaité, il avait même demandé à Mgr Carrie des emplois un peu plus apostoliques. « C’est pour faire du ministère, disait-il, que je suis venu en Afrique. » Et Monseigneur lui avait promis qu’à la première occasion, il tiendrait compte de sa demande. L’occasion ne se présenta pas, ou bien l’on jugea la santé du P. James déjà trop menacée pour lui permettre des courses à travers la brousse.

Au bout de trois ans, il fut rappelé en France et vint à Chevilly, où il passa la mauvaise saison d’octobre à mai ; puis il fut envoyé à Mesnières. Il n’allait pas mieux, au contraire, mais il n’avait pas perdu tout espoir. Il se persuada qu’une nourriture substantielle et une atmosphère plus chaude suffiraient pour le rétablir, et il exprima le désir d’un séjour à Miserghin. Les supérieurs consentirent à ce nouveau déplacement. Ce devait être le dernier. De fin 1901 à 1909, notre malade resta le pensionnaire perpétuel de l’établissement.

Vers la fin de juillet 1909, le P. James fut grandement incommodé par les fortes chaleurs, et sa débilité générale s’accrut encore. Pendant un mois, il eut de fréquents crachements de sang. Ne pouvant plus suffisamment respirer dans la position horizontale, il dut passer plusieurs nuits assis sur une chaise, et, dans la journée, il se traînait péniblement de sa chambre à la chapelle ou au jardin. « Je suis au bout de mon rouleau », disait-il au F. Amand, son fidèle infirmier.

Le 28 octobre, vers une heure, il fut pris d’une forte crise d’étouffement. « Je vais chercher le père et le médecin », dit le frère. « Oui, répondit le malade, appelez le père d’abord, et le médecin après. »

L’abbé Martin arriva en toute hâte. Il entendit sa confession et lui administra le sacrement de l’extrême onction.

La journée du 29 ne fut pas meilleure et; le 30; il y eut une nouvelle crise d’étouffement ; mais au milieu de ses souffrances le père gardait toujours un grand calme. Au matin du dimanche 31 octobre, vers cinq heures, le cher père s’éteignit paisiblement pendant que l’on récitait les prières des agonisants. - Paul Thierry - B, t. 4, p. 151 ss.

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