Le Frère Anselme JANSEN

Décédé le 9 octobre 1993, à Paris, âgé de 82 ans

Né : 25.08.11, Dieren (Pays-Bas). PROFES . 22.06.36, Baarle-Nasau. AFFECTATION ; Hollande : Gennep, maçon (36-37); Baarle-Nassau, menuisier (37-38). Guinée : Conakry, maçon-sacristain (38-39); Boké, (39-41); Dixim (41-43); Kindia (43-45); Balouina (45-47). Conakry (47-48); Balouina (48-51); Brouadou (51-60). Hollande : Gemert, portier (60-62). France : Paris, Pentecote sur le monde (62-64); Auteuil, économat, éducateur, sacristain, (64-93).

Anselme appartenait à la Province de Hollande. Son père était entrepreneur. Longtemps il fut maçon et menuisier, dans son pays, puis en Guinée. La belle série de ses postes reflète la liste des chantiers où il fut constructeur d’églises, mais aussi formateur dans le domaine technique et dans celui de la foi.
Revenu en Europe, il ne passa que peu de temps dans son pays. Après un court séjour à "Pentecôte sur le Monde", il vint à Auteuil, rue La Fontaine, d'où il ne devait plus bouger. Il faisait, si l'on peut dire, partie du paysage. Courtaud, malin, observateur, parlant le français avec un peù d'accent et une grande finesse, il connaissait tout le monde, et sans être excessivement bavard, il causait volontiers. Dans la plaisanterie, il savait reprendre la balle au bond et répondre du tac-au-tac.
Son rôle auprès des enfants et des visiteurs de la chapelle Sainte­Thérèse a été marquant. Il fut particulièrement chargé des "Commodards", les enfants de la première communion, lointains héritiers de l’œuvre inaugurée en 1866 par l'abbé Roussel. Bien que sévère de réputation, "il était toujours là pour réparer les dégâts et servir de tampon, calmer et donner de bons conseils", alliant fermeté et bienveillance, justice et mansuétude.
Sur la fin de sa vie, le F. Anselme avait gardé deux" activités. Dans son bureau, il s'occupait du recouvrement de la taxe d'apprentissage avec rigueur et minutie. Au service de la chapelle, il maintenait ordre et propreté, Comme une ménagère hollandaise. Serviabilité et discrétion, recueillement : quand tout était prêt, assis dans le fauteuil même où le P. Brottier faisait oraison, les yeux mi-clos, il attendait l'heure de l'office en récitant son chapelet.
La Ville de Paris, en 1990, lui a décerné sa médaille de vermeil, en hommage pour services rendus à la France. Ce n'était pas mal vu : travailler, servir, pour ce Hollandais si bien acclimaté chez nous, c'était pour Dieu, mais aussi pour la jeunesse française! R. P.