Le Frère Andéol JAOUEN,
1858-1902


"J'ai rarement trouvé dans un jeune homme autant de signes de vocation religieuse", écrivait le curé-doyen du Faouët, M. l'abbé Robin, en présentant le 5 mars 1884, au noviciat de Langonnet, son paroissien, Joseph Jaouen, qui devait plus tard recevoir dans la congrégation le nom de Frère Andéol. Le jeune postulant, né le 21 août 1858, au village de St-Fiacre du Faouët avait alors 25 ans. Il avait attendu le décès de sa mère pour réaliser son dessein.

Admis à revêtir le saint habit le ler novembre 1884, il fit sa profession le 19 mars 1886. Peu après, le ministère des Colonies nous demanda des instituteurs pour les Comores, sur lesquelles la France venait d'établir son protectorat. Le Père Emonet choisit pour cette destination le F. Andéol, avec un scolastique, et les FF. Magloire et Fuscien. Ils s'embarquèrent à Marseille le 22 septembre 1886. Deux Pères devaient ensuite les rejoindre. Mais, dans l'intervalle, l'administration locale craignit que l'installation de religieux dans les écoles n'excitât le fanatisme de la population musulmane ; et le projet de cette fondation fut abandonné. Le F. Andéol fut alors envoyé à Mayotte, où il passa deux ans, chargé du soin des enfants.

Rentré en France en 1888, il fut placé au collège de Mesnières, où il a été successivement chef de propreté, agriculteur, jardinier, et enfin chargé du moulin durant deux ans . Son dévouement et sa régularité lui avaient valu la faveur d'être admis aux vœux perpétuels, dès l'expiration de ses premiers engagements. Il les émit avec bonheur àChevilly, le 19 mars 1889.

Toujours et partout, le F. Andéol s'est généreusement dépensé. D'une forte santé, il promettait de rendre encore de longs et précieux services, lorsqu'une mort prématurée est venue l'enlever en peu de jours, à l'âge de 44 ans, par une fluxion de poitrine. Le bon Frère était le modèle accompli du vrai religieux. D'une parfaite régularité et d'une tendre dévotion, il passait ses journées sous le regard de Dieu, dans le travail et la prière ; et si parfois, son tempérament vif laissait échapper quelques petites boutades, tout cela était bien vite réparé par sa charité et ses manières serviables.

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