Le Père Auguste JAOUEN,
1914-1999


Le P. Auguste Jaouen, né le 26 juillet 1914 à Plouvien, fit profession à Piré en 1939 et fut ordonné prêtre à Chevilly le 8 juillet 1945. Il est décédé le 21 mars 1999, à l'âge de 84 ans. C'est le Père Yves Troadec, qui présida ses funérailles, et qui nous parle de son ami : Je connaissais un peu le P. Jaouen avant 1989, date à laquelle nous sommes arrivés presque en même temps en la vieille abbaye N.D. de Langonnet. Nous y sommes devenus deux inséparables par le fait du Frère Barnabé Morvan. La tempête de 1987 avait dévasté le parc et la forêt. Le brave Fr. Barnabé, déjà bien fatigué, cherchait des bras pour réparer les dégâts. Nous jugeant encore valides, il nous embaucha. Nous vivions ainsi une retraite utile et très agréable, car l'entente était des plus cordiales.
Le P. Jaouen que nous entourons aujourd'hui de notre affection, de notre amitié et de notre prière, est né dans une famille profondément chrétienne et profondément unie, comme peut en témoigner le Frère Eloi, son aîné et son survivant.
Ayant clos ses études primaires à Plouvien, il sent naître en lui une vocation missionnaire. Comme beaucoup de Léonards d'alors, il est aiguillé vers la congrégation du Saint-Esprit. C'est en notre maison de Cellule qu'il a fait ses études secondaires. Puis ce fut le noviciat d'Orly, interrompu par la mobilisation, complété en hâte à Piré, où il fit profession le 27 décembre 1939. La guerre venait d'éclater quatre mois plus tôt.
La Guadeloupe en 1946 devient son champ de travail. Il y restera 27 ans, dont huit ans à la Désirade et onze à Saint-Barthélémy. Il y a laissé de profondes racines d'amitié dont certaines restent bien vivaces encore aujourd'hui. Notre première rencontre eut lieu en 1979 dans le Vexin, autre pays de mission au sud-ouest du département de l'Oise. Déjà alors les paroisses manquaient cruellement de prêtres. J'avais pris alors à ma charge huit de ces paroisses et Auguste en prit trois. Nous étions relativement loin l'un de l'autre : seul un repas du lundi soir nous réunissait devant la même table. Nous y mettions en commun nos soucis et nos joies. La vie est une lutte et l'union fait la force.
Ce qui m'a le plus frappé chez le Père Jaouen, dans sa personnalité, c'était sa fidélité à ce qu'il avait promis et décidé. Il me disait que chaque fois qu'il allait dans sa famille, chacun de ses membres avait droit à sa visite. Mais sur la route, il s'arrêtait d'abord au Folgoât, pour recommander chacun d'entre eux à Notre Dame. A l'Abbaye, il avait une autre dévotion non moins grande : Sainte-Barbe, du Faouët. Il y allait en pèlerinage- à pied, au moins une fois par mois et cela tant que ses forces le lui permirent. Et il allait bon train, c'est pourquoi familièrement nous l'appelions le TGV, car dans sa marche il était le plus rapide...

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