Le Père Michel Jarrot,
décédé à Paris, le 1er avril 1996,
à l’âge de 66 ans.


Michel Jarrot est né le 19.juin 1930 à Buzy (Meuse). Profès le 8 septembre 1953 à Cellule. Prêtre le 7 octobre 1956 à Chevilly. Affectations : Sénégal (1957-1964), Mont-Rolland, vicaire. France (1964-1972), La Tremblade (Charente-Maritime), service paroissial et marin. Cameroun (1972-1992), Douala-Bépanda, vicaire, aumônier de la mer, Douala-cathédrale, vicaire. Congo (1992-1996), Brazzaville-Ouenzé, FAC, professeur au Foyer David.

La vie de Michel Jarrot est hors du commun. Il passe peu de temps au séminaire de Châlons : malgré son bon cœur, dévoué et désireux d’apostolat, on le juge peu apte à l’existence isolée du prêtre diocésain. Il part pour le service militaire d’où il sort sergent tirailleur. Mais décidé à suivre sa vocation, il entre dans la congrégation. Il acquiert une culture originale qu’il complètera toute sa vie, particulièrement en théologie et en exégèse, mais aussi dans les techniques les plus terre à terre.

Quelques années passées au Sénégal ne laissent pas de trace dans la chronique. Ensuite, s’ouvre une longue parenthèse de ministère atypique, en Charente-Maritime, auprès des ostréiculteurs de la côte (La Tremblade, Marennes…), de l’ACO de Royan, des enfants à catéchiser et à transporter, des vacanciers à “convertir”, et tout particulièrement auprès des marins.

En 1972, il va au Cameroun. Son activité y sera considérable, en de multiples directions. Il reprend l’apostolat auprès des marins. Il donne, au séminaire et en ville, des cours d’exégèse et d’histoire des religions, autodidacte passionné et passionnant vulgarisateur. Il s’occupe des enfants abandonnés, et se trouve des ressources en créant un atelier pour réparer les radiateurs ou en réactivant l’imprime­rie de l’évêché. Son foyer d’orphelins prend peu à peu la première place. Il sait se faire aider par des bienfaiteurs ou par des collaboratrices bénévoles. La jalousie s’en mêle. Une campagne de dénigrement, en réaction à des essais incompris d’apostolat, le contraint à quitter le Cameroun, en 1992.

Blessé, mais non abattu, il reprend des activités analogues à Brazzaville. En sus de ses cours à la Faculté, il trouve une organisation préexistante à laquelle il doit s’adapter, lui l’indépendant : Enfants de la rue, Institut des jeunes sourds. Au Foyer David, une cinquantaine d’apprentis pour la charcuterie, la pâtisserie, la menuiserie. Sa communauté : “Le Restaurant Jarrot”. Une dizaine de petits y vivaient le jour, dormant dehors. Jarrot, pour les petits, c’est un cœur d’or… qui a flanché. A Brazzaville le Centre des enfants de la rue » s‘appelle « Centre Jarrot » -
G. Borner, G. Sireau, R. Tabard - PM n° 221.

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