Le Père Paul JEHEL
décédé à Libreville (Gabon), le 7 novembre 1998, à l'âge de 62 ans
inhumé à Kango, le 11 novembre


Né : 7.02.36, Ste-Croix-aux-Mines (68). Profès : 8.09 58, Cellule. Prêtre : 01.07.65, Ste Marie-aux-Mines
AFFECTATIONS:
Sénégal : DAKAR, stage pastoral (66-67). Guinée : Kataco (67) ~expulsé en mail Gabon : OYEM, séminaire St-Kisito, professeur (67-68) ; Makokou, vicaire (68-73) expulsé du Gabon (73) ; Makokou, retour (73-79) ; Mékambo, curé (79-91) France : Paris, recyclage AFM (91-92). Gabon : (LIBREVILLE) Kango, curé (92-98)

Paul Jehel est né bon dernier dans une famille de sept enfants. Les parents étaient cultivateurs en cette vallée de la Liepvrette, alsacienne par la géographie, francisée depuis longtemps par des infiltrations vosgiennes. Recruté par son cousin, le P. Joseph Fischer, Paul a suivi le parcours « normal » de Blotzhem à Chevilly. Il a laissé partout le souvenir d'un solide garçon, au caractère heureux dominant bien une certaine violence de tempérament, droit, loyal, dévoué, sociable, aimé de ses camarades. Pieux, et cherchant à bien faire, il a le souci d'une vie religieuse et spirituelle vraie. On note même qu'il sait reconnaître à l'occasion ses manquements et ses manques de courage.

Affecté à la Guinée,, il ne fait qu'y passer, car il a été avec tous ses anciens expulsé en mai 1967. Tout le reste de sa carrière s'est déroulé au Gabon. Après une année d'acclimatation comme professeur au petit séminaire d'Oyem, il séjourne longuement dans l'Ogooué Ivindo, immense région à l'est du Gabon, dont l'axe nord-sud est tracé par les deux fleuves, où le travail se fait le long démesuré des routes. Des implications politiques, où il n'avait que faire, entraînent, en février 1973, des embarras pénibles et finalement l'expulsion momentanée du P. Jéhel et de son jeune compagnon d'apostolat, le P Koerber.

Voici comme celui-ci le présente : « J'ai connu le P. Paul Jéhel à Makokou en octobre 1972 : c'était alors ma première affectation. Ce qui m'a frappé dès l'abord chez lui, c'était sa voix, sa grosse voix : elle pouvait faire peur, mais j'ai vite compris que cette voix tonitruante était la complice d'un gamin malicieux, prêt à jouer des tours, capable de mettre la pagaille, comme l'éléphant lâché dans une boutique de porcelaines. Ça l'amusait, et nous, revenus d'un moment de surprise, nous étions entraînés dans un rire irrésistible. Paul, on l'aimait beaucoup et sa compagnie dissipait la tristesse.

« Que dire en face de cela de sa vie spirituelle ? Elle était discrète et sans artifice. Il n'étalait pas ses états d'âme, mais, lorsqu'il partageait sa foi, c'était sobre, clair et profond. A l'église, on le voyait faire oraison : posé sur son siège avec tout le poids de son corps massif, le visage en paix, on le sentait parler à son Seigneur et son Dieu ».

Paul Jéhel est décédé presque subitement d'un accès pernicieux de paludisme.
En partie repris du P. JOSEPH KOERBER

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