Le Frère Romain Juncker,
décédé à Impfondo, le 26 décembre 1904,
à l’âge de 24 ans.


« Le F. Romain est arrivé à Brazzaville le 4 avril 1901. Envoyé comme mécanicien du Léon XIII, il se mit tout de suite à l’œuvre pour remplacer le regretté F. Ferdinand. Très actif, il faisait avec intelligence les réparations dont les vapeurs avaient besoin, et ne ménageait pas sa peine.

« Les voyages sur les grands fleuves de l’Afrique sont intéressants pour ceux qui n’ont rien à faire qu’à regarder le paysage ; mais ils sont pénibles pour ceux qui ont le souci de la vie matérielle, de la navigation, du soin des machines, de l’équipage qui cherche toujours à en faire le moins possible. Le F Romain acquit assez vite l’expérience nécessaire pour se tirer facilement d’affaire dans toutes les circonstances difficiles. De retour à la mission, il remettait les bateaux en état et se tenait prêt à repartir pour de nouveaux voyages.

« À son dernier voyage, il dut monter avec le F. Anschar, à la Sainte-Famille, pour faire une réparation à une embarcation avariée. Les changements de température et le travail qu’il voulut faire le plus promptement possible, le fatiguèrent un peu. En passant les rapides, il fut éprouvé par le froid.

« À peine avait-il quitté la station de Saint-Paul, pour rejoindre le Léon XIII qui se trouvait une journée plus bas, qu’il fut pris d’un commencement de fièvre et de vomissements. Il manifesta au P. Leray le désir de partir immédiatement, mais il dut s’aliter presque aussitôt, et l’hématu­rie se déclara.

« Rien ne put arrêter la maladie et, au bout de deux jours, il s’éteignit doucement devant le village d’Impfondo, après avoir reçu tous les sacrements et fait sans faiblesse le sacrifice de sa vie. C’était le 28 décembre 1904. Le Léon XIII partit immédiatement et arriva assez vite à notre station de Saint-Louis de Liranga pour qu’il fût possible de déposer les restes du cher frère auprès de ceux du P. Allaire.

« Né le 13 février 1880 à Heimsbrunn, au diocèse de Strasbourg, le jeune François Juncker était allé, dès l’âge de quatorze ans, à Seyssinet, dans l’œuvre des Clercs de Saint-Joseph. Après deux années d’étude, il se décida à se dévouer plutôt comme Frère coadjuteur aux Missions et vint faire son noviciat à Chevilly.

« Admis à la profession le 8 septembre 1898, sous le nom de F. Romain, il fut destiné d’abord à l’Amazonie et envoyé à Lisbonne, afin d’y apprendre le portugais et, aussi, le métier de mécanicien pour conduire et réparer, au besoin, de petits bateaux à vapeur.

« Mais, plus tard, les circonstances firent changer sa destination, et on l’envoya dans l’Oubangui. On a vu comment il avait travaillé avec courage et générosité dans cette Mission. Il en aura la récompense au ciel. »
Mgr Prosper Augouard - BG, t. 23, p. 98.

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