Le Père Alphonse KEHRWILLER
décédé à Molsheim, âgé de 80 am, le 24 man 1994


Né: 24.05.13, Kintzheim (Strasbourg). Profès: 08.09.34 , Neufgrange. Prêtre: 05.07.42, Blotzheim.
Affectations France : vicaire è St-Louis (43-45). Canada : professeur de lettres et de musique à Saint-Alexandre (4574).
Retraite : Wolxheim (74-94).

Après deux années de ministère paroissial a St-Louis, en Alsace, le P. Kehrwiller est parti pour le Canada. Son action a consisté, là-bas, pendant vingt-cinq ans, à enseigner au Collège St-Alexandre. La maladie, une arthrite douloureuse et irrémédiable, entrava dès 1970 sa mission de professeur. En 1974, il revint en France et après quelques hésitations il s'y fixa, prenant retraite à Wolxheim. Plus tard, hospitalise à Molsheim, il y vécut pendant huit ans un vrai calvaire, admirablement compris par le personnel médical et soignant qui se dévoua à le soulager.

Le Père Kehrwiller s'était attaché au Canada, au point de ne prendre presque jamais de congé en Europe et d'adopter la double nationalité française et canadienne. Sportif, musicien de talent, c'était sous tous rapports un travailleur acharné. Cette ténacité, la maladie n'a jamais réussi à la vaincre. Impotent, cloué sur sa chaise roulante, il étudiait le P. Libermann et, par des conférences, faisait profiter ses confrères de ses découvertes.

"Ma maladie est un trésor". Ce mot de Libermann qu'il a médité longuement avant de le commenter (1984), explique sans doute qu'on ne l'ait jamais connu déprimé ou oisif. Son rayonnement était contagieux. Combien de visiteurs pourraient en témoigner! Citons l'un d'entre eux, qui écrit : "Je voudrais dire mon admiration et ma reconnaissance à l'égard du P. Kehrwiller... D'où tenait-il cette énergie, cette force de vivre, ce souffle intérieur, malgré la maladie qui le confinait ?... Il aimait parler du Canada et de St-Alexandre, il était intarissable sur Libermann, il portait les soucis de tant de personnes et de situations dramatiques dans le monde. Il rayonnait d'une telle espérance ! Souvent en visitant des personnes malades, nous pensons leur porter le réconfort de notre amitié. Avec le Père Kehrwiller, j'avais toujours le sentiment inverse : c'est moi qui sortais réconforté et encourage des visites que je lui faisais. Et c'est lui qui en réalité me "visitait" (J.-P. Hoch).
Jean LITSCHGI, Supplément à "Province et Mission", n° 199, mai 1994

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