Père Louis
KERGOURLAY
Né le 22
février 1927 à Quimper (29)
Profès :
8 septembre 1946 à Cellule ;
Prêtre :
4 octobre 1953 à Chevilly-Larue ;
Décès
: le 8 août 2019 à Villejuif
(94)
AFFECTATIONS
FRANCE :
Maulévrier
(1954-1959: professeur) ;
Langonnet
(1959-1964: professeur) ;
Saint-Ilan (1964-1968:
professeur) ; Allex
(1968-1971: professeur) ;
ROME :
Séminaire Français (1971
- 1974: directeur spirituel et études bibliques)
;
France
Blanquefort OAA (1974-1975) ;
Domont OAA (1975-1977) ;
Maison-Mère (1977-1978:
études) ; St-Philippe,
Meudon (1978-1981 : aumônier) ;
Ste Thérèse, Auteuil
(1981-2002: aumônier de Sannois,
Domont et Eaubonne (95), chargé des relations
islamo-chrétiennes, aumônier de Thiais et Orly (94)) ;
Maison-Mère (2002-2003:
temps sabbatique, 2003-2009: archiviste provincial) ;
Chevilly-Larue (2009-2019 :
retraite).
Louis est l’un
des trois garçons d’une fratrie de 5 enfants. Les deux
filles décèdent très tôt. Louis est âgé
de 12 ans au décès de sa mère et de 14 ans au
décès de son père. La maison vendue, les trois
garçons n’ont plus de pied-à-terre. « Nous
sommes orphelins à vie… avec l’absence de repère
que cela crée »
écrira Louis. En 1936, le frère aîné est
placé dans une famille d’accueil. Louis et son frère
Yves sont pris en charge par des religieuses, les Filles de la
Sagesse, avant d’être confiés aux spiritains de
l’Abbaye de Langonnet pour être scolarisés.
Ensuite ce sera Saint-Ilan, puis réfugié à
Saint-Michel en Priziac. Louis note qu’il ne sent alors aucune
vocation pour la mission ad
extra. Son
frère Yves, lui, veut devenir spiritain, mais sa santé
l’en empêche. C’est Louis qui demande à
entrer au noviciat en 1945. Après la philosophie à
Mortain, puis le service militaire, nous le retrouvons à
Fribourg (1950-1954) où il obtient une licence en Théologie.
Là il suivra des cours au Conservatoire de Musique.
Le parcours de Louis
après son ordination sacerdotale sera marqué par une
mission de professeur dans différentes écoles
apostoliques de 1954 à 1971 : Maulévrier,
Langonnet, Saint-Ilan, Allex. C’est la fin d’une première
grande période de la vie de notre confrère. Pendant ses
années à Allex (68-71), il obtient, à Lyon, le
Certificat du
‘Proficiency in English’
de Cambridge. La fermeture des écoles apostoliques va inviter
Louis à se questionner sur son avenir. Il reprend contact avec
les Dominicains. Il a soif d’étudier, il écrit
dans une note brève sur sa vie : « le
Père LE DEAUT, orphelin de la 1 ère
heure comme moi… exerce une influence sur moi et je me décide
à replonger dans les études Bibliques pendant 3 ans,
spécialement dans la littérature Targumique relative au
chapitre 22, v. 10 de la Genèse où il est question de
l’AQEDA. » Il
rejoint le Séminaire Français à Rome en 1971 où
il restera 3 ans. Son projet de Doctorat ne pourra aboutir suite,
écrit-il, à un « burnout
caractérisé… » Alors
commence la seconde partie de sa vie missionnaire engagée
totalement auprès des Orphelins Apprentis d’Auteuil. Il
y donnera toute sa personne, pendant près de 30 ans au total,
majoritairement en région parisienne. Toujours en éveil
et en quête de formation, il constate la présence de
nombreux jeunes de confession musulmane. Il apprend donc l’arabe
qu’il parlera et sera chargé, pour Auteuil, des
relations islamo-chrétiennes (cf Province et Mission n°
128/février 1987).
J’ai vécu
avec Louis près de 16 ans. Agréable compagnon, humble
et fidèle dans la prière, exigeant pour lui-même,
chercheur insatiable en théologie et assoiffé de la
Parole de Dieu, sa vie spirituelle a été profonde,
solide et nourrie par sa quête de vérité, mais
aussi de la beauté : la musique était pour lui un
chemin vers Dieu. Organiste pendant de longues années, il
quitte le clavier après des critiques de l’un ou
l’autre. Il a composé des mélodies sur des
prières qu’il aimait ou des textes d’auteurs
spirituels qu’il appréciait. Il écrit : « ces
mélodies ne sont que des esquisses, sans prétention,
avec même quelques maladresses… Une collection de textes
chantés qui constitue pour moi ‘une provision de
vivres’. » Louis
aimait aller et venir en chantant intérieurement ces textes
qu’il avait mis en musique. Il m’a confié que son
frère Yves – qu’il a accompagna dans la maladie de
2002 à 2009 – lui avait rédigé une prière
que Louis appréciait beaucoup : « N’être
plus qu’un clavier expressif et intègre, sous les jeux
de Tes doigts, Mon Divin virtuose. »
Marc Marc
SOYER
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