Le Père Joseph KERGUENOU
décédé le 19 avril 1998, à l’Abbaye de Langonnet (56) à l’âge de 75 ans
Né : 11.12.22, à Trégastel (22). Profès : 05.10.42, à Piré. Prêtre : 06.07.47, à Chevilly

AFFECTATIONS
Sénégal - Ngasobil, directeur et professeur au petit séminaire (48-52) ; Ngasobil, idem, et de plus supérieur de la mission (52-60) ; Dakar, Sacré-Cœur, vicaire (60-62)
France -Saint-Ilan, supérieur et professeur (62-69) ; Lannion, chez ses parents à soutenir (69-70) ; Piré, supérieur local (70-76) ; supérieur régional Ouest (70-71) ; Paris, recyclage (76-77) ; Langonnet, économat, divers (77-85) ; Bordeaux, supérieur (85-93) ; Langonnet, retraite (93-98).


Joseph Kerguénou a raconté lui-même (P/M 140) comment son frère et lui d’un seul mouvement avaient choisi la vocation missionnaire à l’école primaire de Concarneau, à la voix du P. Bourseul. Après ses études secondaires et scolastiques, Joseph est ordonné prêtre en 1947. En 1948, il prend le chemin de la Mission : le Sénégal. Il est nommé à Ngasobil comme supérieur fondateur du Petit Séminaire. Il a merveilleusement conduit l’Œuvre. Ardent et dévoué à son travail, il était très attentif aux enfants dont il était extrêmement aimé. II savait les orienter vers leur avenir avec un soin méticuleux, leur communiquant son esprit d’apôtre. Bon nombre sont devenus prêtres ; d'autres se sont engagés dans des responsabilités sociales.

Le Père Joseph était doué d'une très grande simplicité, ce qui créait dans le séminaire un état d'esprit heureux. Il était un excellent éducateur. D’humeur très gaie, fougueux aux jeux sportifs, de grande fidélité à son devoir, il conduisait son monde avec une ferme autorité paternelle. Il demeura donc douze ans à Ngasobil, avant d’être affecté à la Paroisse du Sacré-Cœur de Dakar. Passage très court : deux ans ! En paroisse aussi, il s’intéressa beaucoup à la jeunesse, mais dans un temps trop bref pour pouvoir donner le maximum de ses capacités.

En 1962, il est rappelé en France et nommé supérieur à Saint-Ilan. Il y passera six ans, tout étonné d’être sollicité pour un second mandat, mais il avait donné le meilleur de lui-même. Le cadre était différent : le supérieur avait ici affaire à une équipe de professeurs. S'imposait donc une autre forme d'autorité, qui exigeait de lui tact et délicatesse.

Pendant une parenthèse de deux ans, de 1968 à 1970, il se retire chez ses parents, ceux-ci étant seuls et très âgés, pour leur apporter l’aide précieuse de sa présence et de ses services.

En 1970, il est nommé à Piré, où il n'aura pas à se créer à nouveau un état d'esprit de supérieur en France : il avait bien acquis l’expérience et le doigté. Que pendant cette période il ait accepté momentanément la charge de Régional, mais qu’il l’ait résignée très vite, montre sans doute et son abnégation et son réalisme !

Affecté à Langonnet comme aide à l’économat, il prend soin en particulier, jusqu’à son décès, de son frère Louis, qui décline prématurément. Il y demeurera jusqu’en 1985.

Puis il est nommé une fois de plus comme supérieur, dans notre maison d’accueil de Bordeaux, pendant une période épineuse de transition. Il y restera huit ans, se consacrant surtout aux communautés religieuses de la ville.

Son rôle terminé, il vient, en 1993, à l’Abbaye de Langonnet pour y prendre sa retraite. I1 a passé ces quelques années dans la paix, la solitude et la prière. La mort l’a saisi soudainement. Sans doute, un beau soir, se plaignait-il de souffrir. et il était allé se coucher, : mais penser que c’était pour s'étendre dans le sommeil qui le conduirait à la mort, nous n’en étions pas là... Dieu était venu le prendre, assurément pour l’introduire dans son Royaume.
Marcel Le Berre

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