Père Jean KERLOC'H
Décédé à l'Abbaye de Langonnet le 15 lai 2003, à l'âge de 83 ans.
Né : 13/2/20, Landudec (29). Profès : 7/9/39, Orly. Prêtre : 3/7/49, Chevilly.

AFFECTATIONS :
GUINÉE : Boffa (50-51) ; Kataco (51-59) ; Kindia (59-62) ; Boké (62-65) ; Conakry (65-67) ; Supérieur principal (59-67).
FRANCE : Maison Mère (67-68).
MAURITANIE : Nouadhibou (68-76) ; Kaedi (76-86).
FRANCE : Langonnet (86-92) ; Piré (92-93).
MAURITANIE : Nouakchott (93-95).
FRANCE : Piré (95-2003) ; Langonnet (avril-mai 2003).


Jean nous laisse le souvenir d'un "Bon Missionnaire", d'un prêtre qui ne se laissait pas vaincre par les infirmités ni les limites dues à la maladie. Sa sérénité, sa paix, son espérance étaient un soutien pour l'entourage. Son témoignage au quotidien, sa lucidité face à l'avenir, sa sagesse, sa prière étaient un encouragement permanent pour ses confrères et tous ceux qui l'approchaient. Jean attendit sa mort avec calme. Depuis un certain temps, il disait qu'il était conscient d’être en dernière phase : « Je sais que je suis sur le point de partir. Je ne souffre pas mais je suis sans force et parfois il m'arrive de ne plus pouvoir suivre le fil de mes idées. »

Jean a laissé derrière lui un écrit retraçant les grands moments de sa vie jusqu'à sa nomination à Langonnet comme Supérieur en 1986 : « Je n'ai pas connu mon père, mort d'une maladie contractée à la guerre. Ma mère s'est trouvée seule pour élever ses trois enfants. Avec sa pension de guerre, elle a dû batailler dur pour subvenir aux besoins de sa famille. Je n'ai que peu à peu compris tous les sacrifices qu'elle a consentis dans sa vie pour nous aider à grandir dans la vie .

En Guinée, Jean fut affecté avec le Père de Milleville. Ils se lancèrent dans la construction de la mission de Kataco, dans une zone infestée de moustiques. Son compatriote de Landudec, le P. Jean Le Corre, le rejoignit en 1952.

Jean a assumé différentes responsabilités. Supérieur religieux, en résidence à Kindia puis à Boké et enfin à la Cathédrale de Conakry, il doit faire face à la période difficile de l'indépendance, des slogans révolutionnaires et de la suspicion.

Après son expulsion, il reçoit une lettre de Monseigneur Bernard, évêque de Nouakchott, qui lui propose un poste en Mauritanie. Là ou ailleurs, s'il y a un service à rendre, il est prêt.

Jean savait être ferme dans certaines décisions à prendre mais toujours très souple et très compréhensif dans les mises en application. Rien de brusque, rien de cassant dans ses paroles. Il savait être "chef" mais un chef avant tout préoccupé de donner l'exemple du serviteur toujours disponible à répondre à toute demande. Ce n'était pas un doux rêveur ou un théoricien mais quelqu'un de pratique bien conscient des réalités concrètes de la vie. Il restera pour nous l'homme qui a vécu suivant l' Esprit des Béatitudes à la suite de son maître. Un Serviteur soucieux d'être à tout moment au service de celui qui l'avait appelé et de ses frères en qui il reconnaissait le Seigneur lui-même. Homme heureux parce qu'il avait su trouver dans sa vie la "perle précieuse ».
Yves Bleunven