Le Frère Alain KERVAREC
décédé à Langonnet, le 1er mai 2000, âgé de 68 ans
Né : 30.01.32, Pouldergat (29). Profès : 21.09.59, Piré

AFFECTATIONS : FRANCE - Chevilly, triennat (59-62) ; Neufgrange, postulat (62-65) SENEGAL - Rufisque, atelier et postulat (65-70) France : - Chevilly (70-80) ; Rue Lhomond (80) GUINÉE- Conakry (80-84) Rome Maison généralice (84-91) FRANCE Lille (91-93) ; Rue Lhomond (93-96) ; Langonnet (96-00)


ALAIN est né d'une famille d'agriculteurs à la ferme tradition de foi. Il a milité dans la J.A.C., il y devint même chef d'équipe, mais il s'est intéressé davantage à la mécanique agricole qu'aux travaux des champs. Enfant, il avait fait un essai au petit séminaire. C'est à vingt-cinq ans qu'il entre au postulat de Piré, déjà mûri. Comme son contemporain et co-novice, le valaisan Raymond Gabaglio, il a une solidité humaine qui les pose tous deux comme des aînés, au milieu des jeunes, postulants ou novices. A eux deux, ils vont donner le ton au groupe, rappelant le sérieux de la vie, stimulant l'effort des plus jeunes devant les tâches difficiles, soutenant ainsi l'action du maître des novices.

Alain se manifeste ainsi plein d'ardeur, travailleur soigneux et tenace. Il ne trichera jamais avec sa peine. Vigoureux, alerte, il monte encore jusqu'en 1996 les escaliers quatre à quatre. Distrait, il vit le moment présent, oubliant quelquefois les rendez-vous, - et ses outils .... mais toujours de bonne humeur. Gai jusqu'à la fin.

Son premier séjour en Afrique, au Sénégal, fut un temps d'enthousiasme. Il arrive en 1965, avec trois autres frères, en vue de donner aux FF. de Saint-Joseph des moyens de formation pour cette nouvelle congrégation. Les voilà attelés à la création d'ateliers : forge, mécanique. Ils participeront à la construction du monastère de Keur Moussa. Alain s'active à son poste de soudure. Il produit, et cherche à améliorer ses techniques de construction, de sciage du fer, etc.

En 1970, il revient en Province de France, successivement à Chevilly et à la Rue Lhomond : pour dix ans. En 1980, après la libération de Mgr Tchidimbo et la nomination d'un successeur à Conakry, il fait partie de l'équipe de spiritains qui reviennent en Guinée. Il doit remettre en route une scierie pour les constructions et les ressources du diocèse.

En 1984, il arrive à la Maison généralice, à Rome, où il consacrera sept ans aux divers services d'accueil de cette maison. Il s'intéresse à la réalité de Rome. Il se forme comme guide pour la Basilique de Saint-Pierre et il obtient le diplôme nécessaire

Après un bref passage à Lille, où il poursuit un recyclage et assume des services d'entretien, il revient à la Maison-mère, pour trois ans. La maladie d'Alzheimer qui limite ses activités ne peut plus être cachée. Il sera donc affecté en 1996 à Langonnet, pour y vivre ses dernières années. Quelque temps au service du jardin, il sera vite contraint par la maladie à renoncer au travail. Des confrères le prendront en affection, pour l'amener à table, l'aider à se repérer. D'autres l'aideront à marcher, puis à déplacer le fauteuil roulant qui lui garde un peu d'autonomie, jusqu'au jour où il sera totalement dépendant. Il n'aura alors plus que le sourire à offrir à celles qui le soignent ou à ceux qui le visitent, sa souffrance restant un appel muet à la tendresse.
Pierre Loubier