Le Père Michel KIEFFER
décédé à WoLxheim le 25 mars 1998, âgé de 72 ans


Né : 09.09.25, Ste Marie aux Mines (67). Profès : 08.09.46, Cellule. Prêtre : 12.04.52, Rome AFFECTATIONS -BANGUI- Sibut, séminaire (52-59). FRANCE -Chevilly, professeur de dogme (59-64) Paris, IPSC, études de catéchèse (64-66) ; Chevilly, professeur de pastorale et de catéchèse (66-70). Strasbourg, supérieur régional Est (7081). ROME Maison généralice, supérieur (81-85). CROATIE - PodVinje, groupe spiritain, vicaire et missionnaire (8598).

C'est en 1960 que j'ai rencontré Michel pour la première fois. Il commençait l'enseignement du dogme. Passionner de grands gaillards qui venaient de vivre des mois très éprouvants en caserne ou dans le djebel algérien, quel rude défi ! Michel n'a jamais capitulé : il avait du mal, de son propre aveu, à ficeler chaque cours, mais notre manque d'intérêt n'eut pas raison de sa bonhomie et de sa persévérance .... Si Michel peinait à enseigner le dogme, il fut un excellent professeur de catéchèse. Il a aidé beaucoup de spiritains à prendre goût à la prédication et à l'animation liturgique.

En 1970, l'équipe provinciale décide de s'entourer de quatre supérieurs régionaux ; Michel est nommé à Strasbourg. Il fallait tout inventer : visiter les confrères, en communauté et hors communauté, trouver un projet pour St-Florent sans l'école à partir de 1971, faire naître et organiser l'association " Foi et Mission "... Michel s'y consacra de tout son cœur.

Il se dévoue également pour le diocèse. Avec Simon BASTIAN, il met sur pied le comité missionnaire diocésain : lancement des DIAM, naissance des Journées des Missionnaires en congé...

En 1981, il est nommé supérieur de la maison généralice... Avant son départ, il avait fait un tour en Irlande pour se mettre à niveau en anglais. Il est parti pour Rome avec quelques effets et dans une malle le trésor de milliers d'homélies, de discours de rapports, par le train de nuit, dans la plus grande discrétion. Il fallait courage et patience pour mener une communauté aussi diverse que celle de la maison généralice. Il avait le souci de l'accueil. Ce furent quatre années éprouvantes. Quand le P. Albert TILLEMAYER lui proposa d'aller fonder avec lui une communauté en Yougoslavie, Michel fut partant.

A soixante ans, il suit les cours de croate à l'Université communiste de Zagreb, avec une ténacité héroïque. A Podvinjé, l'année suivante, il continue l'étude du croate ; mais il arrive à communiquer avec les paroissiens. Il se fait corriger, et peu à peu il finit par voler de ses propres ailes. Michel passa ses dernières années au service des déplacés.

En 1997, il mobilisa un bon nombre de jeunes Croates pour participer aux JMJ. Ce furent des journées magnifiques mais épuisantes: "Je suis fatigué..." disait-il en passant à Strasbourg.

La fatigue se transforma rapidement en maladie. Examens en Croatie ; retour en France et nouveaux examens. Hélas, les résultats se confirmaient : le mal insidieux était irréversible. Jusqu'à la fin, il a espéré, il s'est battu pour vivre. Venu à Wolxheim, il est mort dans la paix quelques jours plus tard.
Jean-Paul KARRER

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