Après ses études de philosophie et de théologie et son ordination sacerdotale le 15 février 1948 à Chevilly, le Père Alphonse Kleindienst, comme tout Spiritain, désirait partir comme missionnaire au loin. Le Supérieur général l'envoya au Cameroun dans le diocèse de Yaoundé. Alphonse se mit sérieusement à l'étude de la langue Ewondo et, selon ses dires, c'est au bout de 6 mois qu'il a fait sa première homélie dans cette langue. C'était la vie missionnaire à cette époque : tournées dans les villages, catéchèse dans les écoles, préparation des adultes au baptême. Dans le diocèse de Bafia, où il fut affecté ultérieurement, il s'est occupé d'une léproserie.
Après ces douze années au Cameroun, le P. Alphonse est nommé à Misserghin, en Algérie, dans une école d'agriculture très renommée que les Spiritains devront quitter lors des nationalisations des écoles. Il est sous-directeur de cet établissement et en même temps économe. Une tâche importante que le Père Alphonse a remplie avec compétence.
Revenu en France, il est au service des Œuvres d'Auteuil durant 13 ans : d'abord à Meudon comme sous-directeur et économe; ensuite à Bazeilles, maison de vacances des Œuvres d'Auteuil. C'est en 1983, comme Provincial de France, que je suis allé le trouver dans cette maison pour lui demander un autre service, celui d'être économe de notre Maison de St Léon, à Wolxheim. Je dois reconnaître que c'est un peu à contrecœur qu'il a quitté l'œuvre d'Auteuil mais une nouvelle fois, en esprit d'obéissance, il a accepté ce nouveau service dont il s'est acquitté avec dévouement.
Après une dizaine d'années à Neuf-Brisach, son village d'origine, où il rendait divers services de ministère, il est revenu en 2003 dans notre communauté St Léon, cette fois pour une retraite bien méritée. Sa santé a été mise à dure épreuve surtout ces dernières années ; après une hospitalisation il y a deux ans, elle s'est dégradée.
Le nom de famille d'Alphonse, "Kleindienst", signifie textuellement en langue allemande "petit service". C'est donc intentionnellement que j'ai employé à plusieurs reprises le terme de "service". Oui, Alphonse a rendu service, des petits services, certes, mais également de grands services. Alors, le Seigneur a pu l'accueillir comme "bon et fidèle serviteur".