Le Père Gérard KLING
Décédé à Wolxheim le 31 décembre 2001 à l'âge de 75 ans.
Né : 18/11/26, Strasbourg. Profès : 08/09/50, Cellule. Prêtre : 03/07/55, Chevilly

AFFECTATIONS :
FRANCE : Lille (56-59, études) ; Strasbourg (59-61) ; Neufgrange (61-64) ; Langonnet (64-68) ; Saint Ilan (68-70) ; Bletterans (70-76) ; Neufgrange (76-84) ; Allex (84-96) ; Wolxheim (96-01)


Gérard naît dans une famille profondément chrétienne installée à MARLENHEIM, la patrie de Mgr François-Xavier VOGT, spiritain, vicaire apostolique du Cameroun. Depuis des années, les Pères de Saverne sont connus et estimés dans la localité pour leur insertion dans le ministère paroissial. Un oncle maternel est prêtre du diocèse de Strasbourg. Comme beaucoup de jeunes Alsaciens-Lorrains, Gérard vivra la situation inconfortable du "malgré nous". Enrôlé de force dans l’armée allemande, il fait six mois sur le front russe. Expérience pénible, dont il ne parlera qu’à mots couverts.

En septembre 1945, il est reçu à l’école apostolique de Saverne. Ordonné prêtre dix ans plus tard, il continue à Lille, puis à Strasbourg, des études en vue de la licence en lettres modernes. De 1960 à 1992, Gérard se donnera corps et âme à son ministère d’enseignant. Sa voix de basse aux inflexions variées, son élocution soignée restent dans la mémoire de ses élèves. Durant plusieurs années, j’ai fait la classe dans la salle voisine de celle où Gérard "officiait". Il est indéniable qu’il considérait l’enseignement et l’éducation comme sa manière à lui d’exercer son sacerdoce. Conviction, insistance, répétition, ton humoristique et même mise en scène constituaient son arsenal pédagogique. Je ne suis pas près d’oublier ses "cours" de religion. Quand Gérard parlait du Christ, le volume de sa voix montait progressivement et cela finissait dans une interpellation en coup de trompette : "Mais enfin, Jésus-Christ, ça ne vous dit rien !" On ne fréquente pas assidûment le Christ et sa Parole sans que se fasse sentir le besoin impérieux de partager le trésor découvert. Gérard était un passionné de Jésus-Christ.

Homme de caractère et de conviction, Gérard supportait mal le laxisme de certains enseignants. Il me prenait souvent à témoin de ce que j’appellerais une sainte colère : "Mais enfin, ils se sont égarés dans l’enseignement, nom d’un chien !" C’était encore une façon de dire sa conviction profonde que le maître se doit d’être un modèle capable de structurer la personne de ses élèves.

A partir de 1992, Gérard sera configuré de plus en plus au Christ souffrant : souffrance physique, bien sûr, mais aussi souffrance morale de celui qui constate son apparente inefficacité, son apparente inutilité. En bon fils de Libermann, notre confrère aura porté cette souffrance comme son apport personnel à la Rédemption du Christ.
Père Charles DISTEL