Le Père Eugène LADANT
décédé le 13 janvier 1999, à Chevilly, âgé de 78 ans


Né : 12.05.20, à Orcines (63)-Profès : 11. 11.42, à Recoubeau (26) -Prêtre : 08.06.45, à Cellule
AFFECTATIONS : GUADELOUPE - Pointe-à-Pitre, vicaire et aumônier de Lycée (46-54) - FRANCE - Cellule (noviciat), confesseur (54-58). AUTEUIL - Paris, aumônier (58-73). FRANCE - Paris, recyclage (73-74) ; Bordeaux, ministère (74-75) ; Nogent, aumônier (75-76); Grasse, supérieur (76-82); Bordeaux, supérieur (82-85); Marseille, ministère (85-89)
RETRAITE - Chevilly (89-91) ; Vence (91-96) ; Chevilly (96-99)

Du temps où les pentes du Puy de Dôme ont pu être un repaire d'ours, il ne reste que le nom chantant d'Orcines. Près d'un carrefour justement appelé la Font de l'Arbre (un abreuvoir d'eaux vives, un tilleul odorant), les parents Ladant cultivaient leurs terres et élevèrent trois fils. L'ainé, Eugène, entra au petit séminaire de Clermont, où il fit de bonnes études. Il poursuivit sur sa pente au grand séminaire deux années de philosophie et fut tonsuré. La crise de 1940 lui évita le service militaire, mais il fut des premiers à passer par les Chantiers de jeunesse, à Lapleau (Corrèze). Cette pause lui permit de mettre au point un projet caressé depuis longtemps : opter pour la vie missionnaire. L'évêque, Mgr Piguet, fit bien quelque opposition, puis s'en tira par un mot: " Cadunt mihi dentes : La dent m'en tombe " Il fit son noviciat à Cellule, où il retrouvait malgré les improvisations de l'époque, les traditions spiritaines de SaintSauveur et de Notre-Dame de la Vocation. Il fit profe ssion à Recoubeau, dans l'austère maison de vacances d'Allex, si peu adaptée aux nécessités hivernales.

Bel homme, bien bâti, un visage avenant, facile de relations, disert, il avait cependant déjà des difficultés de santé qui le poursuivront tout sa vie.

Ordonné à Cellule, il achève sa formation à Chevilly, d'où il est envoyé en Guadeloupe, ce qui donne un aspect plus réaliste au rêve romantique de la " vraie " vie missionnaire en Afrique. Malgré un premier congé en 1952, il doit assez rapidement rentrer en France. Il retrouve l'Auvergne à Cellule pendant quatre ans qui le replongent dans la spiritualité et affermissent un peu sa santé. S'ensuivent quinze années d'une belle continuité, auprès des Orphelins Apprentis, à Auteuil même. C'est d'abord l'Oeuvre de la Première Communion, héritée de l'abbé.. Roussel et du P. Brottier, puis le collège technique. C'est aussi un grand rayonnement auprès des personnes du quartier qui profitent de sa parole et de sa direction. Pendant l'hiver 1973, une violente retombée de Mai 68 secoue la maison. Le choc a raison d'une santé défaillante et d'un équilibre nerveux déjà atteint. Il quitte Auteuil et désormais, toujours avide d'aider les bonnes âmes, toujours bien disposé envers ses supérieurs, toujours prêt à accepter ce qu'on lui offre, mais toujours hésitant, il ne parvient plus à se stabiliser, ni dans une fonction, ni dans une retraite. Il souffre, évidemment, et il souffre de faire souffrir les autres. Cela aboutit à ces derniers mois d'une longue prostration, dont la mort l'a délivré, avec l'assistance de Notre Dame : jusqu'à ses derniers instants, en effet, ne pouvant plus parler, il réagissait encore quand on récitait le chapelet auprès de lui. A. D.

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