Le Père J.B. LAHONDES,
1907-1982


Dire que le P. Lahondès était né aux Mèdes, à Grandrieu, importe peu, car bien rares sont ceux qui connaissent ce village ; mais dire qu'il était Lozérien était pour lui un titre de fierté, surtout parce que ce département a fourni plus d'un sujet à la Congrégation, et aussi à cause de la fierté naturelle des gens de ce pays, une population dure au mal, dont l'énergie ne se laisse pas abattre par les difficultés ou l'adversité.
Il eut la tristesse de perdre ses parents dès son jeune âge, aussi a-t-il été élevé par ses grandes sœurs qu'il considérait comme des mamans. De cette éducation en milieu féminin, il garda une très grande sensibilité qui lui faisait ressentir beaucoup plus douloureusement qu'à d'autres les difficultés, les épreuves et les peines, et en même temps lui faisait accueillir les autres avec beaucoup de bonté.

Il entra au noviciat en 1926 et fit profession à Mortain le 2 février 1928. Il ne fut pas astreint au service militaire ni envoyé en maison comme scolastique. Il put donc continuer ses études sans ralentissement et fut ordonné prêtre à Chevilly le 2 octobre 1932. L'année suivante, il partit pour la Guadeloupe.

Pendant trois ans il fut vicaire à Trois-Rivières. Il en profita pour apprendre le créole. Bénéficiant d'une bonne mémoire, il apprit très vite cette langue. Et ainsi, comme il le désirait, il comprit mieux les gens, leur vie, leur culture. Très vite, les supérieurs comprirent qu'il était mieux adapté au ministère en milieu rural. Il fut nommé à Capesterre de Marie-Galante en 1940 ; en 1944, il fut choisi pour assurer une succession très difficile à Port-Louis. En ce temps-là on ne restait pas longtemps au même poste. En 1948, il était envoyé à Saint-François. Après un intérim à Saint-Barthélémy, Mgr lui demanda d'accepter une des paroisses les plus déshéritées : l'île de Terre-de-Bas : pas d'électricité, très peu d'eau de citerne, pas de vivre frais, sauf le poisson et, bien pire pour lui qui aimait la compagnie des confrères, c'était l'isolement. Très rarement des confrères se rendaient là-bas, et il lui était difficile, j'allais dire pénible, de venir sur le "continent", car le voyage se faisait en petit bateau, sur une mer souvent mauvaise, ce qui lui donnait le mal de mer.

Les 16 dernières années, il fut heureux d'être aumônier de l'hôpital des lépreux à Pointe-Noire, aux environs de Basse-terre et il manifesta le désir d'y rester, car il préférait être au service des plus pauvres. C'est là que la maladie l'assaillit en juin 1982.

En France, on constata que le mal était trop avancé Accueilli à Chevilly, il eut la joie de fêter ses 50 ans de sacerdoce le 2 octobre. Dix jours plus tard, il prologeait la fête au ciel.

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