Le Père René LAMAZE
décédé a Wolxheim, le 17 décembre 1996, âgé de 83 ans
inhume le 20 décembre a Wolxheim


Né: 10.09.13, Ste-Croix-lbfines (68). Profès: 08.09.31, Neufgrange. Prêtre: 26.08.39, Langonnet. AFFECTATIONS - France : vicaire à Metz (41-45). Gabon : ministère à Libreville (46-48), Ndjolé (48-51), Lambaréné (51-59), Minvoul (60-72), Oyem (73-81). France : Allex, secrétariat de la Revue (81-95). Retraite : WoLxheim (95-96).

La Liepvrette a longtemps été une frontière de la Lorraine et un refuge des calvinistes français, ce qui explique dans cette vallée alsacienne la présence de tant de noms à consonance romane. Le père de René Lamaze était voiturier et ouvrier tisserand dans cette région où les mines épuisées avaient cédé la place au textile mulhousien. L'enfant perdit tôt sa mère. Est-ce elle, ou ses parents adoptifs qui encouragèrent une vocation spiritaine, a laquelle le tout jeune père Colombe, de SteMarie, n'était pas étranger ? Bonnes études, sans relief. A Saverne comme a Neufgrange ou à Chevilly on s'accorde à lui reconnaître un fond excellent, de bonnes manières, des connaissances en chant, une grande sensibilité, quelque susceptibilité. Une grosse déception le frappe, et surtout la famille adoptive : à proximité de l'ordination on envoie le scolastique pour deux ans en Martinique, où cependant, tant professeur que surveillant, il est apprécié.

Survient la guerre : comme ses confrères mobilisables, il est ordonné en hâte. En 1940 il est blessé, fait prisonnier, assez rapidement libéré et achève sa formation à Blotzheim. En 1941, le jeune Père entre dans la vie active qui le conduit sans heurts, presque sans laisser de souvenir marquant, de France au Gabon, de mission en mission, jusqu'à l'époque où la santé, sinon l'âge, le retient en France. A partir de là, c'est la vie effacée au secrétariat d'Allex, ou la vie souffrante de malade à Wolxheim.

Il laisse ici le souvenir d'un confrère à la vie intérieure silencieuse. Pourtant, à la salle à manger, il cherchait à provoquer la conversation, passant même de table en table pour dire un mot ou taquiner quelqu'un. Il fermait rarement la porte de sa chambre, restant accueillant au va-et-vient du couloir. Il souffrait certainement beaucoup, mais sans se plaindre. Un matin, après avoir dit Laudes avec la communauté, il s'est éteint en une demi-heure, sans bruit.
Repris de Jean LITSCHGI

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