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Le Père Matthieu LAMOUR

Né: 15 février 1925 à Plouarzel (29);
Profès: 8 septembre 1949 à Cellule
Prêtre: 3 octobre 1954 à Chevilly;
Décès : 1er Août 2016 à Langonnet (56)

AFFECTATIONS :
GUINEE CONAKRY:
Mongo (55-56, vicaire); Brouadou (56-60, vicaire et directeur d'école); Guéckédou (60-67 ministère en paroisse et directeur d'école)ANGLETERRE: (67-68, études d'anglais).SIERRA LEONE: Waterloo (68-69, ministère en paroisse et écoles); Kaïlahun (69-81 œuvre des catéchistes); Kissi-Bendu (81-84 ministère en paroisse).FRANCE:Rue Lhomond (84-85 recyclage); (85-86; vicaire à Notre-Dame des Blancs-Manteaux); Saint-Pierre-et-Miquelon (86-89); Piré (1989-2008); Langonnet (2008-2016).

Le Père Mathieu LAMOUR a consacré une trentaine d'années de sa vie à l'annonce de l'Evangile en Guinée, puis en Sierra Léone, au pays des Kissis.
Tout jeune il avait entendu l'appel à la mission: à 11 ans il était élève à Langonnet. Trois années plus tard, quand la deuxième guerre mondiale éclata, il resta chez lui à Plouarzel, à la ferme familiale: il était l'aîné de six enfants. La guerre finie, il reprit ses études: St IIan, Cellule, où il fit sa profession religieuse le 8 septembre 49. Après deux années à Mortain et quatre à Chevilly, il fut ordonné prêtre le 3 octobre 54.
Le P. Mathieu s'est donné sans compter: en Guinée et en Sierra Léone, il s'est consacré à son ministère de prêtre éducateur, chargé de la formation et de l'accompagnement des catéchistes ainsi que de l'organisation et du suivi des écoles de la mission dans les villages. Missionnaire chargé d'annoncer Jésus crucifié, il a connu aussi sa part de souffrances: en juin 67 comme tous les autres missionnaires européens travaillant en Guinée-Conakry, il a été obligé de quitter ce pays qu'il aimait.
Grande souffrance encore, seize ans plus tard, lorsqu'à cause du mauvais état de ses yeux, il dût quitter la Sierra Léone pour rentrer définitivement en Europe. Il fit deux tentatives pour renouer avec le ministère pastoral: un an dans une paroisse parisienne et trois ans à Saint-Pierre-et-Miquelon. Mais il dût se résoudre à prendre sa retraite, une longue retraite: 19 ans à Piré et 8 ans à Langonnet.
Mais pour le P. Mathieu, retraite n'a jamais voulu dire repos ni vacances. A Piré comme à Langonnet, ceux qui l'ont côtoyé l'ont vu travailler d'arrache-pied, pour nettoyer, débroussailler, défricher, ouvrir des chemins… C'était un solitaire et un bûcheur, mais un solitaire qui ne manquait jamais à la prière communautaire, modèle de fidélité religieuse.
Sa grande souffrance dans les derniers mois de sa vie aura été cette terrible maladie qui l'a rendu étranger à lui-même, enfermé dans le silence, empêché de communiquer avec ses frères. Je voudrais remercier les religieuses qui ont su l'accompagner, dans cette ultime épreuve, avec beaucoup de tendresse, un grand dévouement et une infinie patience.
Au moment de nous quitter, du fond de son silence, le Père Mathieu nous laisse un beau message de pauvreté évangélique : sur sa table, dans sa chambre à l'infirmerie, il n'avait conservé que 5 ou 6 livres, une dizaine de photos, sa carte de résident étranger de Sierra Léone et son crucifix de profession. J'ai demandé aux Sœurs s'il n'avait pas encore quelques affaires personnelles. Elles m'ont dit: "Si, une valise, dans l'armoire". Nous avons ouvert la valise. Elle était vide.
"Heureux les pauvres de cœur, heureux ceux dont Jésus est leur seul trésor: le Royaume des cieux est à eux !"
Victor COUSSEAU
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