Le Père René LANNUZEL
décédé à Tambacounda, le 20 avril 1987, à l'âge de 47 ans


Le lundi de Pâques, dans la lumière de sa résurrection, le Seigneur a rappelé à lui le P. René LANNUZEL. Au Sénégal, comme en France, l'annonce de sa mort a provoqué une forte émotion.

René était né le 18 novembre 1939, à Édern, dans le diocèse de Quimper. Il commence ses études secondaires au petit séminaire de Pont-Croix et les achève à Saint-Ilan, avant d'entrer au noviciat à Cellule où il émet ses premiers vœux, le 8 septembre 1960. Il poursuivra sa formation au sacerdoce à Mortain, puis à Chevilly. Il est ordonné prêtre le 26 juin 1966.

Après une année de stage pastoral au SPEM à Dakar, il est affecté au diocèse de Bafia (Cameroun) de 1968 à 1971. Puis il passe une année à la maison des vocations d'Essos dans le diocèse de Yaoundé, avant de rentrer pour un an comme aumônier de l'École horticole de Saint-Ilan. De son passage au Cameroun et à Saint-Ilan, René gardait quelques souvenirs douloureux dont il ne parlait que rarement et sans s'y attarder. Il s'entretenait sur tout de ce qui l'avait rendu heureux.

C'est à Diourbel au Sénégal, où il resta de 1974 à 1980, qu'il donne toute sa mesure. Revenu en France pour un recyclage, « il est, comme il le dit lui-même, embarqué pour un temps provisoire dans l'animation missionnaire... ». Il passera trois ans à Cholet et presque quatre ans en Ile-de-France où, dit-il, « j'ai essayé d'aider, après le Congrès de Lisieux, chaque diocèse à mettre en place son équipe de coopération missionnaire, et ses membres à prendre leurs responsabilités face à la mission ».

Pour qui le connaissait mal, René pouvait apparaître, par certains côtés, comme un « brasseur d'affaires » débordant d'activités. Pour nous qui avons vécu avec lui, dans la petite communauté de la Cité des Fleurs, René était tout autre. Levé à 5 h du matin, il commençait sa journée par la prière. A l'Eucharistie, quand nous partagions la Parole de Dieu, on savait, à l'écouter, qu'il avait médité cette Parole.

C'est par le dynamisme intérieur que lui donnait la prière que René avait accepté, au début de l'année, de repartir au Sénégal. Il ne sera pas resté longtemps, 4 mois à peine, dans cette mission de Tambacounda où il avait hâte d'arriver, non sans appréhension, mais avec une grande foi qu'on retrouve dans le courrier adressé à ses amis : « J'ai hâte de découvrir un autre visage du Christ qui est là-bas présent au cœur des réalités du Sénégal oriental., Et en même temps j'ai peur, peur de ne pas réussir à m'acculturer après 7 ans d'absence. Peur de ne pas avoir assez de patience et d'humilité pour faire venir à la lumière ce qui est déjà présent. Dans cette chaleur, pourrai-je prier assez... pour que ce soit l'Esprit de Dieu qui me guide ! Saurai-je assez écouter ? Saurai-je contempler Dieu au travail, en moi et autour de moi ! » Il aurait pu profiter d'une succession mal assurée pour s'incruster dans la responsabilité qui était la sienne, avec des raisons très valables. Mais cela n'était pas conforme à son esprit missionnaire. Il est parti parce que Dieu l'appelait.

René laisse parmi nous le souvenir d'un frère et d'un ami dynamique et joyeux de vivre. Il fait maintenant partie de ce qu'il appelait « la communauté céleste : cette foule d'amis sur qui nous pouvons compter ». René nous comptons sur toi.
Étienne VIENNOT

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