Le Père Jean-Marie LANORE,
1872-1933


Jean Lanore naquit le 28 mai 1872 à Ennezat. Après ses études secondaires à Cellule et une année au grand séminaire de Clermont-Ferrand, il sollicita son admission au scolasticat de la congrégation àLangonnet. Il fit son service militaire en 93-94, et une année au collège de Mesnières comme professeur de sixième. Prêtre, il termina son noviciat par sa profession religieuse le 15 août 1897.

Sa première obédience l'affecta à la Martinique, comme professeur de cinquième au collège (le St-ilierre. A son retour de la Martinique, il passa trois années au collège d'Epinal. ; et quand, en 1903, le collège fut fermé, il alla en 1 laït i avec deux autres confrères au collège de Port-au-Prince

Le P. Lanore a travaillé 24 ans en Haïti, il y a donné sa mesure. Il y enseigna quelque peu, prêcha plusieurs retraites et carêmes, fut un aumônier dévoué des Sœurs de St-Joseph de Cluny durant quinze ans, mais son titre le plus long et le plus difficile fut celui de préfet de discipline du Collège Saint-Martial : en sept ans, de 1908 à 1915, il assista à la chute de huit Présidents, avec incendies, fusillades, surprises de nuit, et par suite les classes continuées pour les seuls pensionnaires. Il fallait faire preuve de patience et de maîtrise de soi.

Puis le Préfet de discipline devint Supérieur de la communauté en 1919. Du Gouvernement il obtint la loi du 2 juillet 1920 donnant à la congrégation la propriété des terrains sur lesquels est bâti le collège ; il obtint une subvention du Quai d'Orsay ; et surtout il s'appliqua à édifier une chapelle, attendue depuis quarante-cinq ans. Le 25 janvier 1925, il eut la joie de la voir bénir par l'archevêque de Port-auPrince. On se plut à reconnaître le mérite du P. Lanore : le Gouvernement français le décora, le Gouvernement haïtien en fit autant.

A cette vie, sans cesse trépidante, il s'usait. Sans souffrir d'aucune maladie, il se' sentait incapable de continuer et aspirait au repos. Il rentra en France lors des vacances de 1927. En 1929, il fut chargé de fonder une école des missions à Ruitz. En 1932, il alla à Neufgrange comme soLis-niaître (les novices. Il y passa une année, fort appréci6 itpar ses prédications si go\'dbtées, et par sa conduite si saintement aimable". Il mourut brusquement d'une angine de poitrine, le 10 juin 1933, à l'âge de 61 ans.

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