M. JACQUES LARS
1706-1782)


M. Jacques Lars, originaire du diocèse de St-Pol-de-Léon, entra dans la communauté le 1er octobre 1729, et fut admis à l'épreuve le jour de la Trinité 1733. Consulteur le 2juillet 1754, il devenait, en 1758, premier assistant de M. Bouic, avec M. Bec­quet, deuxième assistant. Entre temps, sans doute vers la fin de 1758, il fut nommé Supérieur du Séminaire de Meaux.

Nous trouvons la notice suivante dans l'Almanach historique du diocèse de Meaux, de l'année l783 : « M. Lars, prêtre du diocèse de St-Pol-de-Léon, en Bretagne, l'humble directeur du Séminaire du St-Esprit, que Dieu vient d'enlever à sa Commu­nauté, à la ville, au diocèse de Meaux, a été employé environ 46 ans dans le Séminaire, d'abord en qualité d'économe et ensuite en qualité de supérieur. Une piété éclairée et tendre, une grande habileté, et beaucoup d'expérience dans la direc­tion des âmes et des personnes de piété, un esprit droit et ferme; un coeur honnête, généreux, compatissant, aimant à faire du bien surtout aux pauvres et aux misérables ; une intel­ligence très étendue dans les affaires ; beaucoup de prudence et de discrétion; un rare esprit d'économie, la science des bien­séances et des égards, tel fut son caractère, sur lequel nous ne craignons pas d'être démenti par aucune des personnes qui auraient eu quelques relations avec lui. Son économie et son désintéressement, l'art de se retrancher, aussi bien qu'à ses confrères, bien des commodités, lui firent trouver le moyen de payer toutes les dettes du Séminaire, qui n'étaient pas peu con­sidérables lorsqu'il en prit l'administration, de rebâtir entiè­rement cette maison et d'en faire une des plus belles et des plus commodes en ce genre, de donner des ornements propres à l'église qui en manquait presque entièrement, de réparer, d'améliorer les fermes, et cela sans aucun secours étranger,sans être à charge à personne, sans cesser d'aider, de l'aveu de Nosseigneurs les Évêques, et uniquement sur les fonds du Séminaire, une multitude de jeunes gens qui, sans cela, n'eus­sent pu continuer leur cours d'études, de sorte que le diocèse doit aux secours qu'il a demandés et obtenus de Nosseigneurs les Évêques, au soin continuel qu'il a pris, la plupart des ecclé­siastiques qui le desservent et qui lui font honneur.

« Il a gouverné en paix le Séminaire pendant un grand nombre d'années. Il donnait aux jeunes gens qui étaient sous sa con­duite l'exemple de la régularité ; il avait pour eux un cœur de père. Il se montra toujours attentif à leur rendre les bons offices dont ils avaient besoin, et il ne craignait rien tant que de causer de la peine à qui que ce fût; s'il était contraint d'en faire, il en souffrait infiniment.

« Outre l'administration du Séminaire, qui était son principal emploi, il se prêtait à toutes les bonnes oeuvres propres à son état, telles que confessions, directions, conseils, arrangements d'affaires intéressantes et relatives au bien spirituel, prédica­tions, cérémonies, de sorte qu'on peut dire, sans exagérer, que ses jours ont été pleins, et cela d'autant plus qu'il animait toutes ses actions de l'esprit de piété. Enfin, après s'être rendu agréable à Dieu et aux hommes, pendant une vie assez prolongée, après avoir eu la consolation de voir une multitude d'excellents prêtres sortir de ses mains et prêcher avec zèle dans les églises de campagne, éprouvé et purifié par une maladie de huit mois, il est allé recevoir la récompense due au serviteur fidèle. Il y a lieu de présumer qu'on sentira sa perte et qu'on le regrettera longtemps dans le diocèse. » Un éloge semblable se trouve dans deux épitaphes que ses disciples reconnaissants voulurent graver sur son tombeau.

Voici la première de ces inscriptions :

D.O.M. HIC TUMULATUS JACET
SUOS INTER, QUOS AD MORTEM DILEXIT,
ALUMNOS
HIC JACET
V. D. JACOBUS LARS PRAESBYTER LEONARSIS
IN ARMORICA, UNUS E SACERDOTIBUS
SEMINARII SANCTI SPIRITUS
SEMINARII MELDENSIS SUPERIOR.
DISCERE VIS
QUIS FUERIT ?
ASPICE TUMULUM
PAUPFREM EX PAUPERIBUS CONGREGATIONIS
SANCTI SPIRITUS
PRESBYTERIS UNUM.
IN VITA ET IN MORTE CHR1STIANAE SIMPLICITATIS
CULTORFM SINCERUM
ILLE DEMONSTRAT.
QUALIS FUERIT?
DIOCOESIM CIRCUMSPICE.
QUOT FERE À QUADRAGENTA SEX ANNIS MINISTERIIS SACRIS ADDICTI SACERDOTES.
ToT BENEFICI0 SOLLICITUDINIS QUA ALUMNOS SEMINARII FOVEBAT,
AC IN STUDIIS CURABAT COMMOVERI,
TESTES EXPERTOS IPSA TIBI UNDEQUAQUE PROFERT.
QUID EGERIT ?
INTUERE
UTRAMQUE SEMINARII MELDENSIS DOMUM, IN URBE ET RURI,
ABSQUF ALIENI ERIS ULLIUSQUE SUBSIDII
SED CURA IPSIUS ET PARCIMOINIA
A FUNDAMENTIS DE NOVO ERECTAM
ARTIS AECONOMIAE QUA POLLEBAT,
PRUDENTIAE ET CONSTANTIAE QUIBUS PBAESTABAT
SIMUL AC ZELI QUO BONO DIOECESIS INCENSUS ERAT,
IN POSTERAS AETATES MANSURUM
ILLUSTRE MONUMENTUM HABES.
PLENUS DIERUM ET MERITORUM
DISCIPLINAE ECCLESIASTICAE ET ASCETICAE PERITIA ET PRAXI CONSPICUUS.
DIGNUS QUI AB AMICIS ET AB IPSO DIOECEST
DIU DESIDERETUR : OBIIT IN DOMINO
AETATIS SUAE ANNO SEPTUAGESIMO SEIXTO
DIE SEXTO NOVEMBRIS 1782


La deuxième inscription, due à un ecclésiastique du diocèse de Meaux dont le nom est figuré par les trois lettres initiales J.B.N.
JACOBUS LARS, PRESBYTER SEMINARII PARISIENSIS
SANCTI SPIRITUS
DIRECTOR,
AC MELDENSIS SEMINARII COLLEGIIQUE
SUPERIOR,
SUO IN DEUM FERVENTISSIMO AMORE,
AMPLISSIMIS IN PAUPERES ELEEMOSYNIS
CHRISTIANA VITA, SUI ABNEGATIONE
MERITO CONSPICUUS.
A QUO
PLERIQUE MELDENSIS DIOECESEOS
SIVE CLERICI, SIVE SACERDOTES
NONNULLA OFFICIA
ACCEPERE
QUEM
OMNES SINCERA VIVENTEM VENERATIONE
PIO AC FERVENTI DEFUNCTUM DESIDERIO
PROSECUTI SUNT
OBIIT
ANNO SUAE AETAIS 76, DOMINI AUTEM 1782.
8 IBUS NOVEMBNIS
OFFEREBAT SEXTO IDUS DECEMBRIS
J. B. N. PRAESBYTER MELDENSIS ET PAROCHUS.

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