Le Frère Guérin (Joseph) LAURENT
décédé le 20 avril 1993, à Chevilly, âgé de 83 ans


Né : 30.03.10, Port-Louis (Maurice). Profès : 08.09.30, Chevilly. Affectations. France : Chevilly, cordonnier (30-31); Langonnet, cordonnier, électricien (31-36). Maurice : Rid-rigûes, économe (37-40). Madagascar : Amborovy (52-53) et Majunga (53-58), économe. ivrance : Chevilly, aide- infirmier(58-62); Rue Lhomond, procure (62-66). Auteuil : surveillance et accueil (66-90). Retraite. Chevilly

Des "jeunes années" du F. Guérin, nous ne savons que le contenu de son curriculum : il n'en parlait pas. Cependant, sa famille comptait pour lui et pouvait compter sur lui; il était fier de son neveu spiritain.

Nous pouvons parler de lui tel que nous l'avons connu, dans sa plus longue affectation, à Auteuil. En 1966, à la suite du célèbre M. Buquet, qui avait connu l'Abbé Roussel et le Père Brottier, il s'installa à la sacristie, pour la permanence de l'accueil.

Cette permanence fut, pendant vingt quatre ans, le ministère du Frère, à plein temps. Il savait écouter, patiemment, n'intervenant que par quelques mots brefs. Combien de gens, arrivés abattus, sont repartis encouragés. Il était resté en soutane et son abord ressemblait à l'écoute sacerdotale, qui invite aux confidences sur des secrets parfois lourds à porter. La conclusion de l'entretien était souvent: "Les enfants d'Auteuil vont prier pour vous et cela vous aidera". Il ajoutait, lui qui avait toujours le chapelet à la main : "Moi aussi, je prie pour vous dès maintenant".

Dans cette existence de Frère spiritain, je relèverai trois points:

* Sa vie de prière : elle était d'une grande application et d'une extrême régularité. La soeur infirmière, reprenant un mot célèbre, disait : "Si le Règlement venait à se perdre, il suffirait d'observer la vie du F. Guérin pour en obtenir une copie". Il a subi ses épreuves de santé, ses opérations, avec un grand courage spirituel.
* Son service en communauté a été certes d'une grande -diversité: il suffit de reprendre le détail de ses affectations. Mais là encore dans la régularité, au point que lorsqu'on s'avisait de lui demander une aide momentanée dans un autre service de la maison à Auteuil, il s'y refusait - par obéissance!... : "Le Père Boegly m'a dit 'accueil, accueil'. Je fais l'accueil, seulement".
* Il se souvenait de quelque rencontre de jadis avec le P. Brottier et de son regard accueillant. Son accueil à lui était aussi l'acte pastoral d'un homme de coeur, toujours d'humeur égale, partageant toute peine et toute joie.
"On ne pouvait faire autrement que de l'aimer", m'a dit quelqu'un.
Jean SAVOIE

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