Le Père Louis LE CHEVALLIER,
1902-1991


Né : 28. 01. 02 à Locminé ; Profès : 06.10. 21 (Neufgrange); Prêtre 28.10.27 (Chevilly). Affectations : La Réunion: Cilaos (professeur, 28-30) évêché (secrétaire, 35-36) ; St-Joseph (curé, 36-68 ; puis desservant d'une annexe, 68-84). Retraite: St-Joseph (84-91).

Le P. Le Chevallier fut à La Réunion essentiellement pasteur d'âmes, nonobstant une courte période d'enseignement à Cilaos et un passage à l'évêché comme secrétaire du nouvel évêque, Mgr de Langavant. Il fait ses premières armes de curé à Piton-St-Leu, pendant cinq ans. Puis il s'identifie pendant trente-deux ans avec la paroisse de St-Joseph, dans le sud de l'île. Avec l'âge et l'extension de la localité, il ne parvient plus à assurer ce que demande une population très pratiquante. Pour ne pas rompre des liens bien forts, on lui confie la desserte de Jean-Petit, dans les Hauts de la commune de St-Joseph. Il y consacre les seize dernières années de son ministère. Les fidèles de St-Joseph obtiennent alors qu'il puisse prendre sa retraite sur place, s'engageant à ce qu'il ne manque de rien.

Il n'est pas totalement inactif, car il reste le conseiller de beaucoup de paroissiens. Peu à peu il devient totalement dépendant de ses garde-malades. Sa mémoire, qui fut excellente, se perd : il ne parvient plus à raconter les savoureuses histoires locales, dont il fut souvent l'acteur. Sans être vraiment souffrant il ne peut plus se déplacer seul et garde le lit une grande partie de la journée. A la mi-octobre 91 il doit être hospitalisé et s'éteint rapidement, à 89 ans.

Ce décès coïncide avec la fin d'une longue époque de transition entre la vie traditionnelle d'avant la guerrc et le "modernisme" actuel, à travers l'isolement provoqué par les hostilités et les remous politiques, sociaux et religieux qui les suivirent. Avec son bon sens, sa bonhomie, le P. Le Chevallier a su guider une population dont il avait la confiance, suivant l'évolution, sans cacher les craintes souvent justifiées qu'elle lui inspirait. Les familles de St-Joseph lui vouaient une grande admiration qui s'est traduite par le nombre impressionnant des vocations qu'il orienta vers le sacerdoce ou la vie religieuse. Il fut supérieur principal (Réunion, puis Réunion et Maurice), trop prudent peut-être : l'horizon de sa paroisse lui suffisait.
P. Théo Rey

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