Le Père Émile Leclercq,
décédé à Saint-Paul des Rapides,
le 4 mai 1897, à l’âge de 25 ans.


Émile Leclercq naquit à Saint-Maximin, au diocèse de Beauvais, le 13 février 1872. À l’âge de neuf ans, il entra dans l’œuvre des Clercs de Saint-Joseph, à Beauvais.

Ayant passé de Beauvais au scolasticat de Merville, de là il entra au grand scolasticat de Notre-Dame de Langonnet, puis à celui du Saint-Cœur de Marie (Chevilly), où une extinction de voix, en l’obligeant à suspendre ses études, le soumis à une rude épreuve. Il fut envoyé à Bordeaux, où l’on espérait que la douceur du climat aurait raison de sa persistante aphonie. Le climat n’y fit rien, et le mal persista. Mais là, pourtant, la Sainte-Vierge avait préparé le concours de circonstances qui devaient, en lui facilitant le pèlerinage de Lourdes, amener sa guérison miraculeuse.

Il fit sa profession le 15 août 1894, et reçut son obédience pour l’Oubangui. Il arriva à Brazzaville en décembre 1894 et après quelques mois dans cette station, il fut envoyé à Saint-Paul-des-Rapides.

Chargé de l’œuvre des enfants, il s’y mit avec courage et employa tous les moyens pour faire quelque chose de ces petits Bondjos si sauvages et de ces Ndris, qui ne connaissaient pas le Blanc et encore moins le missionnaire. Déjà il s’attachait à son œuvre, lorsque l’obéissance l’appela à Liranga, où le départ des confrères laissait de trop grands vides.

À Saint-Louis, le P. Leclercq fut encore chargé du soin des enfants. Il sut profiter de l’année qu’il passa au milieu de cette œuvre déjà bien établie pour acquérir une expérience dont il faut toujours faire l’apprentissage sur place.

En mars 1896, Mgr Augouard le replaça dans sa première communauté. Peu après, le P. Gourdy partit pour la France et le P. Leclercq fut chargé de le remplacer comme supérieur. Pendant le peu de temps qu’il a passé là, il a montré qu’il était à la hauteur de la situation. Dans toutes les circonstances, il était d’une grande gaieté et savait toujours prendre le bon côté des choses.

Les maladies qu’il eut à supporter ne lui enlevaient rien de sa bonne humeur, ce qui ne l’empêchait pas d’en profiter pour son bien spirituel, comme on le verra par ce qu’écrivait à Mgr Augouard le P. Sallaz, qui l’a assisté à ses derniers moments :

« Le bon P. Leclercq a rendu sa belle âme à Dieu, le mardi 4 mai, vers dix heures et demie du matin, à la suite d’une fièvre bilieuse, contractée au milieu des nombreux et pénibles travaux qu’un zèle ardent lui faisait entreprendre pour le bien des âmes.

Vous perdez en lui, Monseigneur, un missionnaire actif, intelligent et affectionné à votre personne ; la mission de Saint-Paul et tout son personnel, moi tout le premier, un ami et un supérieur plein de joie, d’entrain et de dévouement, toutes qualités bien appréciables au milieu de cette Afrique. » -
BG, t. 18, p. 761.

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