Père Jean LE CORRE
Décédé à Kerlaouen le 7 juin 2001, âgé de 75 ans

Né :18/10/1926, Landudec (29). Profès : 20/10/946, Cellule. Prêtre :07/10/1951 à Chevilly.
AFFECTATIONS : GUINEE : Kataco (52-57) ; Conakry, directeur de l'enseignement (57-61) ; Conakry, cathédrale vicaire puis curé (61-67) ; chancelier et vicaire épiscopal (66-67). SENEGAL : Pikine, curé (67-70).
FRANCE : Mortain, D.I.A.M. (72-85) ; Langonnet, accueil (85-97) ; Vence, accueil (97-99) ; Kerlaouen (99-01)


Jean, surnommé de son nom breton Yan, fut remarqué par le P.Jean LE GALL qui l’encouragea dans sa vocation spiritaine. Après sa formation, il débarque en Guinée, à Kataco. Il est d’abord directeur d’école et se révèle être un véritable éducateur, sévère mais plein d’ingéniosité. En 1956, il conduit la première promotion au certificat d’étude avec 100% de réussite.

Mgr de Milleville, devenu évêque de Conakry, le nomme directeur de l’enseignement catholique. Il y restera jusqu’en 1961, date à laquelle les écoles furent nationalisées. Il passe alors à la Cathédrale où il sait se faire apprécier de la communauté chrétienne. Il avait un grand souci de la liturgie et de la formation des enfants de chœur et s’est aussi intéressé au renouveau de la catéchèse. Des chrétiens se souviennent de la façon dont Yan s’occupait d’eux d’une main ferme et autoritaire, mais aussi avec bienveillance et affection. C’est là que l’expulsion l’a surpris, le 1er mai 1967. Yan demande d’aller au Sénégal et est nommé à la paroisse de Pikine à Dakar. Il y fit preuve, là aussi, de ses dons d’organisateur et d'animateur. Ses deux années de ministère ont marqué cette paroisse. Puis vint l’heure de l’épreuve et de la maladie : une profonde dépression qui a nécessité son retour en France. C’était le signe d’une faiblesse qui n’allait plus lui laisser de repos. Au bout de plusieurs mois cependant, il reprit le dessus. A Mortain, il a assuré pendant plus de dix ans l’animation missionnaire des jeunes et la mise en place d’équipes de guides pour faire découvrir aux touristes la beauté de cette vieille abbaye et l’exposition missionnaire. Beaucoup ont gardé le souvenir de ce père original, bourru d’apparence mais si proche, attentif à tous et à chacun, tout en maintenant les exigences d’un bon éducateur.

Les changements d’orientation de l’Abbaye Blanche l’oblige à un nouveau départ. Il se retrouve à Langonnet, où il va continuer son ministère d’animateur missionnaire. Mais peu à peu, la maladie reprend le dessus. On a du mal à s’imaginer dans quel abîme de solitude et de désespoir il est tombé ! Muré dans son silence et le mystère de tout ce qu’il pouvait porter en lui. Sa mort a été une délivrance et ceux qui l’ont aimé savent qu’il a trouvé la paix, et reçu la récompense du fidèle serviteur.
Gustave BIENVENU