Le Père François LECUYER,
1861-1890


Le P. François Lécuyer naquit à Guerlesquin, le ler août 1861. Orphelin de père et de mère, il avait commencé sa deuxième année de théologie au grand séminaire de Quimper, lorsqu'il se sentit appelé à se vouer à nos missions. Son directeur, qui l'encouragea dans ce projet, écrivit à son sujet : "M. Lécuyer a beaucoup de docilité, de la simplicité et se dirige par la foi. Je suis persuadé qu'il sera un bon missionnaire." Le 4 décembre 1884, il entra au grand scolasticat de Chevilly, où il termina ses études théologiques et reçut la prêtrise le 31 octobre 1886.

Profès le 28 août 1887, il fut envoyé en octobre suivant à Onitsha, grande ville du Nigeria. Après quatorze mois environ de séjour dans cette mission, il se vit obligé de rentrer en France pour y refaire sa santé. Il y retourna avec un nouveau courage, après quelques mois, le 10 octobre 1889. Il devait, hélas! y succomber bientôt.

" Pendant son séjour au milieu de nous, écrit le P. Lutz, son supérieur, le bon P. Lécuyer a été un vrai modèle comme prêtre, religieux et missionnaire. Chargé principalement des enfants, il mit tous ses soins à les former aux vertus chrétiennes. Il s'appliqua surtout à leur inculquer la dévotion au Sacré-Cceur. Dans ce but, il construisit avec leur aide, au fond de la cour, un petit oratoire qu'il dédia à ce divin Coeur. C'est là qu'il se rendait chaque soir avec eux, pour la récitation des prières et le chant d'un cantique au Sacré-Cceur qu'il avait composé en langue ibo.

" Comme religieux, il était fidèle et très attaché à la règle, qu'il regardait comme l'ancre de sa vocation. Comme missionnaire, il aimait les Noirs ; et sachant que la connaissance de la langue locale serait pour lui un moyen de leur faire le plus de bien, il se mit dès son arrivée à l'étudier avec un zèle remarquable, peut-être un peu excessif, vu la faiblesse de sa santé. Dans ces derniers temps, il était à même de prêcher en ibo. Il avait retouché toutes nos prières, composé quelques cantiques, et recueilli beaucoup d'éléments pour la composition d'une grammaire et d'un dictionnaire.

" Dans son grand désir du bien, il avait un peu de peine à supporter les défauts de certains de nos gens, ce qui lui causa assez souvent des ennuis et des chagrins ; mais par ailleurs il a été admirable sous tous les rapports. Aussi sommes-nous tous désolés de la perte de cet excellent confrère. " C'est le 28 novembre qu'il a succombé d'une fièvre bilieuse, au bout de treize jours de maladie, dans sa 30e année."

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