Le Père Louis LE DOUARIN,
1886-1970


Louis Le Douarin est né à Vannes, sur la paroisse St-Patem, le 28 février 1886. Neveu du R Cyprien Le Douarin (1842-1921), il n'eut pas comme son oncle à souffrir d'hésitations et d'angoisses continuelles dans la recherche de la perfection. Voici comment, en 1907, le décrivait le supérieur du grand séminaire de Kergonan : " Il m'est facile de vous rendre un excellent témoignage de l'abbé Louis Le Douarin, je le connais depuis sa plus tendre enfance. C'est un élève pieux, très confiant, doué d'une intelligence ordinaire, et qui jouit d'une excellente santé. Pendant une partie de son petit séminaire, il a laissé quelque peu à désirer au point de vue travail, mais, au grand séminaire, ü a bien employé son temps. D'autre part, la famille est excellente, le père du jeune séminariste est, si je ne me trompe, le frère d'un de vos religieux. C'est vous dire que je ne vois aucun obstacle à l'admission de l'abbé. Il vous donnera, je l'espère, toute satisfaction." Cette prédiction fut entièrement constatée en 1916 à Conakry par le P. Lerouge, alors préfet apostolique, qui écrivait à son sujet : "Excellent confrère, excellent missionnaire : très dévoué, très pratique, très actif et très zélé". Tous ces superlatifs ne changèrent rien à la simplicité, à la bienveillance, à l'humilité et à la bonne humeur communicative du P. Le Douarin, avec qui il faisait toujours bon vivre.

Profès en 1908, prêtre en 1910, il reçut l'année suivante son affectation pour les missions de la Guinée française. Sous la direction de Mgr Lerouge, il travailla avec succès dans la forêt Guinéenne de 1911 à 1938 à Brouadou, Mongo et Balouma, puis à Kankan de 1938 à 1948. Mgr Bernard l'affecta à la station de Mamou, dans le FoutaDjalon en 1951. C'est là que le trouva Mgr de Milleville, successeur de Mgr Bernard muté à Brazzaville.

En 1960, les temps anciens étaient terminés, les territoires d'Afrique française accédaient à l'indépendance. Une des premières innovations du Président Sékou Touré fut la nationalisation des écoles fondées et tenues par les missionnaires. L'archevêque de Conakry fut expulsé le 26 août 1961, pour avoir fait lire sa lettre de protestation par les prêtres dans ses églises. Un des paroissiens du Père Le Douarin en profita pour l'accuser de manque de respect envers la nation. Il fut lui aussi expulsé huit jours après son évêque.

Durant sa retraite à Maulévrier, le missionnaire racontait son histoire : "L'administrateur vint me trouver et me dire : on vous demande à Conakry, au ministère de l'Intérieur. Le 11 septembre, je pris le train à deux heures du matin. J'emportais avec moi uniquement une petite valise renfermant mon bréviaire, un paquet de tabac, un mouchoir, un livre de lecture. Dans ma poche, j'avais ma pipe et, à la main, ma canne. C'est ainsi que j'ai quitté le pays où j'ai laissé mon coeur. J'ai 77 ans, mais je serais prêt à y retourner volontiers..." Il n'eut pas cette chance. Le missionnaire enseigne et vit les Béatitudes, et la huitième lui ouvre largement la porte de l'éternelle vie en Dieu. Ce fut pour lui le 24 avril 1970. B avait 84 ans. Il repose à Maulévrier.

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