Le Père Gildas LE DROGO,
décédé à Langonnet, le 21 mai 1987,
a l’âge de 66 ans.


Gildas Le Drogo est né le 13 septembre 1921, à Bleuzy-les-Eaux, charmante bourgade comme iI s’en trouve encore dans notre Bretagne profonde. Il vécut son enfance au milieu de ses frères et sœurs dans une famille où le travail, la droiture et la foi étaient de tradition et se vivaient en harmonie avec la nature qui sait être merveilleusement belle dans la vallée du Blavet tout proche. Gildas a dû parcourir ce site de Castannec bien souvent, où tout son être s’imprégnait du chant des oiseaux, du parfum des fleurs et du foin coupé, et, au printemps, du ruissellement d’or des genêts et des ajoncs.

Gildas entre au petit séminaire de Sainte-Anne puis au grand séminaire de Vannes, sur les traces de ses deux grands oncles, jusqu’à son entrée au noviciat des spiritains, à Cellule où il fait sa profession, le 8 septembre 1947. Il est ordonné prêtre à Chevilly, le 4 juillet de l’année suivante.

En 1948, Gildas arrive au Congo Brazzaville. Il est affecté à Voka puis à Liranga. Il emploiera son zêle tout neuf à parcourir en pirogue les étendues d’eau immenses du Congo et de la Likouala, allant de village en village. Sa connaissance de la langue, ses dons de contact lui sont un atout précieux pour entrer en relation avec la population.

Puis, il va rester un an en France, comme professeur, à Maulévrier. Mais il est impatient de repartir. L’évêque de Bangui me prie alors de servir d’intermédiaire pour suggérer à Gildas de solliciter son affectation dans le diocèse de Bangui. Nous sommes en 1956. Gildas me rejoint à Dekoa ou nous serons ensemble pendant deux ans. Il se met aussitôt à la langue du pays qu’il maniera très vite avec aisance. En 1959, nous le trouvons a Ippy et bientôt à Seko qui fut l’œuvre, où il investit toute son energie, parcourant la brousse sans relâche, construisant, avec l’aide du F. Jean Cadalen, une belle église avec un fier clocher, un presbytère et ses dépendances , ainsi que la maison des sœurs. Le frère parti pour d’autres travaux, il construit lui-même des chapelles de brousse, sans pour autant négliger son ministère. Ce fut vraiment l’épanouissement de sa vie missionnaire.

Après un an de recyclage en France et un nouveau séjour de deux ans à Seko, nous le suivons à N’Délé, à la frontière du Tchad. Enfin, en 1983, c’est le retour définitif en France, où il est aumônier des Petites Sœurs des Pauvres, à Lisieux.

Le 1er janvier 1987, il arrive a Fréjus, afin de s’installer aux Adrets. Il avait obtenu cette paroisse de Mgr Madec, autrefois son condisciple au grand séminaire de Vannes. Mais trois mois plus tard, il est obligé d’entrer à l’hôpital de Draguignan, puis transporté non loin de son village natal, à Langonnet, où, le 21 mai au matin, le Seigneur le rappelait à Lui. -
Louis Evanno - PM, n° 131.

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