Le Père René LEFRANC,
décédé à Berck-Plage, le 5 mai 1986,
à l’âge de 53 ans.

René Lefranc est né le 21 avril 1928 à Fleurbaix, dans le diocèse d’Arras. Après ses études secondaires à l’lnstitut Saint-Pierre de Lille, le hasard, ou mieux vaut dire la Providence, met sur sa route le P. Cossé, alors supérieur de la communauté spiritaine de Ruitz (Pas-de-Calais). Son désir d’être missionnaire se confirmant, il demande à entrer au noviciat de Cellule. ll y fait profession le 24 septembre 1948. Puis il suit le cursus habituel des scolastiques spiritains à Mortain, ensuite à Chevilly.

Ordonné prêtre à Chevilly, le 30 octobre 1954, il est affecté l’année suivante au district du Congo. Il commence sa vie missionnaire a Kindamba, dans le diocèse de Brazzaville. ll se met avec passion à l’etude du lari, la langue du Bas-Congo, qu’il parlera à la perfection. Deux ans plus tard, il est nommé à Brazzaville, d’abord à la paroisse Saint-Pierre-Claver de Bacongo, puis à Notre-Dame. C'est de là, qu’en 1961, il est chargé de créer dans le quartier de Makélékélé une nouvelle paroisse : Saint-Charles Lwanga. ll y travaillera pendant 8 ans.

En 1971, il quitte Brazzaville pour Notre-Dame-des-Monts de Mbanza-Nganga, mission difficile, assez isolée, dans le sud du diocèse, et qui, alors, a besoin d'un nouvel élan. Mgr Émile Biayenda confie ce travail au P. Lefranc dont il connaît le dynamisme missionnaire. ll va y user ses forces et sa santé. En décembre 1978, il doit être rapatrié dans un état de très forte dépression.

René va commencer, en 1979, une nouvelle étape de sa vie, avec la participation effective à la passion du Christ. Les médecins, malgré leurs recherches, n’arrivent pas à déterminer la cause de son mal. Ce n’est que l’année suivante qu’ils finissent par diagnostiquer un début de maladie de Parkinson. Un premier traitement parvient à stabiliser la progression du mal.

Il demande alors, avec l’accord des médecins, à repartir au Congo. Il rejoint en 1981 la paroisse de Madibou, près de Brazzaville, où il vit en communauté avec le P. Schaub. ll y exerce son ministère avec courage, dans la mesure de ses possibilités. En 1983, la nécessité d’un meilleur suivi médical le contraint de résider à Brazzaville. Mais très vite, il faut se rendre à l’évidence : il doit rentrer en France et, cette fois, définitivement.

Hospitalisations, séjours à l’infirmerie de Chevilly se succèdent. Au début de 1985, il est hospitalisé d’urgence a l’hôpital de Kremlin-Bicêtre. Quelques mois plus tard, il est transféré à Berck-Plage. C’est là que le Seigneur viendra le chercher, le 5 mai 1986, mettant fin à la terrible épreuve qu’il subit depuis près d’un an et demi.

Il n’est guère possible de parler de ce long et terrifiant chemin de croix. Il y a des situations que les mots sont impuissants à décrire. René portera sa croix sans faiblir, avec une sérénite et une paix qui ont impressionné tous ceux qui l’ont soigné ou visité. Son secret ? Ia grâce de Dieu, bien sûr, mais aussi son idéal missionnaire qu’il a gardé total, pleinier, jusqu’au bout.

Dans la dernière lettre (décembre 1984) à ses parents, amis et bienfaiteurs, il écrivait : « Je suis persuadé que je suis davantage missionnaire maintenant, en unissant mes souffrances à celles du Christ, qu’au temps où j’étais en pleine activité au Congo. » -
Jean Ferron - PM, n° 124.

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