Le Père Jean-Louis LE GOAS,
1853-1881


A son entrée au grand scolasticat, au mois de septembre 1874, le P. Le Goas se trouvait orphelin depuis plusieurs années ; il ne lui restait plus qu'une sœur, qui lui fut-ravie peu de temps après. La congrégation devint donc, à double titre, sa famille adoptive.

Né à Brasparts, le 16 mars 1853, il y fit sa première communion à l'âge de 10 ans 1/2, et passa vers l'âge de 13 ans au petit séminaire de Pont-Croix. C'est à la suite d'une visite du P. Horner dans cet établissement qu'il demanda son admission au grand scolasticat. " Le jeune Jean-Louis Le Goas, écrivait son ancien supérieur, a toujours compté parmi les élèves les plus réguliers et le plus pieux du petit séminaire.

Lors du voyage du P. Horner, ses idées se fixèrent vers la congrégation. Il y va bonnement, sans enthousiasme exagéré, et avec une grande droiture." (4 août 1873)

Après sa profession, au mois d'août 1879, (il était prêtre 78), il fut envoyé à la Guadeloupe, où il vient de succomber au grand regret de tous ses confrères. Voici la lettre qu'écrit, sur derniers moments, le Père Morin, supérieur intérimaire de la communauté : "Le P. Le Goas, atteint d'une méningite aiguë, qui s'est compliquée d'hépatite, a succombé le samedi 13 août. Une insolation avait peut-être occasionné le mal. Pendant. Les huit jours que le pauvre Père a passés dans les souffrances, nous avons eu le temps de lui administrer les sacrements, de lui faire faire les vœux perpétuels, et de nous édifier à la vue de sa pleine et entière résignation au bon plaisir de Dieu. Aux prières des agonisants que j'ai récitées plusieurs fois au pied de son lit, il répondait tout autant que ses forces le lui permettaient, et c'est dans l'accomplissement de cet acte de piété que l'agonie est venue le saisir. A vrai dire, le bon Père n'a pas eu d'agonie, il s'est éteint quelques instants après qu'on lui eût achevé la récitation des prières, et j'ai dû remplir auprès de lui le triste ministère de lui fermer les yeux.

"Toute la communauté regrette en lui un bon religieux, un charmant confrère, et un professeur chéri et respecté de ses élèves. La population de la Basse-Terre a assisté en masse à ses funérailles qui ont lieu dimanche soir. Les autorités y étaient représentées, et le Directeur de l'Intérieur, jusqu'à présent fort réservé en fait de marques de sympathie pour le collège, a assisté en personne à cérémonie. M. le Gouverneur nous a envoyé une lettre de condoléance." (Lettre du 22 août 1881)

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