Le Frère CECILIEN, Yves Le Goff,
1900-1986


Yves Le Goff (Cécilien de son nom de religion) est né le 15 avril 1900, à Plouvien d'une famille profondément chrétienne. Il était le quatrième de six enfants. Il perdit sa mère alors qu'il n'avait pas encore dix ans, mais la grande soeur était là pour tenir la maison pendant que les trois garçons aidaient leur père à la ferme familiale.

Il a 14 ans quand éclate la première guerre mondiale. Son frère aîné est aussitôt mobilisé : il sera tué dès la première année, après quelques mois à peine de combat. Son second frère, parti quelque temps plus tard, en reviendra indemne. Quant à Yves, appelé au début de 1919, il entrera dans l'année d'occupation en Allemagne. A son retour au pays, Yves songe à entrer chez les Trappistes. Il a toujours pensé se consacrer à Dieu, rêvant de prière, de travail et aussi de silence. Car ce fut toute sa vie un grand silencieux. Mais après un essai de courte durée, le Père Maitre lui fait comprendre qu'il n'est pas à sa place. C'est alors qu'il lui conseille d'entrer chez les Spiritains.

Après un temps de postulat à Saint-Bonnet, il est admis au noviciat des Frères, à Chevilly. Il fait profession le 9 septembre 1930. Au cours des trois années suivantes, il se spécialise dans la culture et l'élevage : ce sont les deux métiers qu'il exercera toute sa vie, avec compétence et dans un grand esprit de service. Il ira partout où l'on a besoin de lui.

Après un bref séjour à Misserghin, en 1933, il est chargé de la ferme à Chevilly. En 1939, il est mobilisé et fait prisonnier. A son retour de captivité, en 1945, il est à nouveau affecté à Chevilly. Entre 1947 et 1976, il travaillera dans presque toutes nos maisons de formation : 5 ans à Mortain, 2 ans à Saint-Ilan, 9 ans à Langonnet, 15 ans à Chevilly. Partout où il passe, on remarque chez lui son courage au travail, sa régularité de vie religieuse, sa grande disponibilité. C'est un ho=e qui a bon caractère et qui ne pose jamais de problèmes. S'il est silencieux par nature, il n'est pas pour autant taciturne. Il'n'hésite pas à rire et sait, à l'occasion, lancer une plaisanterie.

En 1976, après tant d'années de travail, son état de santé l'oblige à se retirer à Langonnet. Sa vue baisse de plus en plus et ses jambes faiblissent. Il essaie bien encore de travailler un peu au jardin de l'Abbaye, mais c'est trop dur pour lui. Alors il rend d'appréciables services à la cuisine. Il s'y rend, matin et soir, pour l'épluchage des légumes.

En 1983, il rentre à l'infirmerie de la communauté. Ne pouvant plus ni travailler, ni lire, il va désormais occuper son temps à la prière. Son chapelet ne le quittera plus.

Telle fut la vie de notre frère une vie de simplicité et sans éclat, mais toute donnée à Dieu, pour le service de ses frères. Le Seigneur est venu chercher ce bon et fidèle serviteur, le 2 juin 1986. Il avait 86 ans. Une foule nombreuse, dont un car complet de sa paroisse natale, a assisté à ses funérailles.
Mgr de LANGAVANT

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