le Frère Goulven LE GOFF
décédé à Langonnet le 23 avril 2001, âgé de 87 ans
Né : 6 février 1914, à Plouvien (29) - Profès : 8 septembre 1946, à Chevilly

AFFECTATIONS :
France -CileVilly (45-49) -
CAMEROUN - Eseka (49-50) Ebolowa (50-53) (53-56) Minkam (57-59) ; Ebolowa (59-74) ; Nyamfendé (74-75) Akonolinga (75-76) Bengbis (76-77) Mbezoa (77-79) -
FRANCE - Langonnet, retraite (80-01).


TOUTE la vie missionnaire du frère Goulven s'est déroulée au Cameroun. Trente ans de vie active, sans cesser de construire églises et presbytères, chapelles et écoles, dispensaires et tant de lieux de réunions pour les fidèles du Sud-Cameroun, dans les diocèses de Douala et de Sangmélima.

J'ai connu le frère Goulven en 1953, dans la grande mission d'Ebolowa. Avec ses connaissances éprouvées en menuiserie et en maçonnerie, il a pu faire là, et dans la suite des temps en bien d'autres lieux, une oeuvre étonnante et durable, qui lui survivra longtemps, ne cessant de couler des dalles de béton, de monter des échafaudages, de clouer des tôles, de réparer les dégâts dus aux tornades... Un travail immense et tellement discret

Très souvent, le F. Goulven a manifesté à son entourage l'estime pour la vie religieuse et communautaire qui faisait toute sa force au cours des nombreux déplacements auxquels il était assujetti par son travail à droite ou à gauche. Ce n'était pas si facile ! Mais son caractère accommodant et même timide le faisait apprécier de ses confrères successifs et si différents. Et rien ne lui faisait plus plaisir que de retrouver, à certaines occasions, ses anciens ouvriers devenus, professionnels et les anciens petits séminaristes qui l'avaient aidé en leur temps à charrier du sable et des briques pour la construction de leur séminaire, comme à Ebolowa. Tous ceux qu'il avait patiemment formés à leur métier lui redisaient leur affection et leur reconnaissance pour les années de travail en commun.

Mais les années passaient et la fatigue augmentait. La forêt étouffante, le climat lourd et humide du pays boulou eurent raison de ses forces. En 1979, il demandait son retour en France. Affecté à Langonnet, il y retrouva son compagnon du Cameroun, Mériadec Le Jallé, qui avait guidé ses premier travaux de constructeur et de maçon. A l'Abbaye, il continuait à assumer des menus travaux de maçonnerie, qui lui gardaient la main et lui évitaient du remâcher ses « douleurs ».

Dans « Les frères Courage », le livre du P Charrier consacré aux frères spiritains, on pourra relire (p. 195) un témoignage où Goulven a fait revivre plaisamment la solidité de son caractère, sa fidélité à sa vocation et la joie du don total de sa vie au service du Seigneur et de ses frères africains du Cameroun.
Jacques Delaville