François a été un confrère solide et courageux au Congo, d'abord à Kindu de 1969
à 1979, puis à Kinshasa de 1995 à 2011.
J’ai eu la joie de vivre dans sa
communauté pour mon initiation au Kiswahili et à la culture locale. C’était une
nouvelle paroisse dans le quartier Tokolote et François en était l'initiateur :
il voulait habiter au milieu des gens. En 1977, il accepta de devenir
l’administrateur du diocèse dans des conditions difficiles. C'était un homme de
devoir et il prit ses responsabilités jusqu’à l’arrivée du nouvel évêque.
Pendant un long temps d'engagement en France de 1979 à 1995, il fut supérieur à
Allex, puis animateur missionnaire à Cholet et Rennes. Il fut le premier
spiritain à venir résider à Rennes avec Edmond Dzana, d'abord à Piré en 1989,
dans le petit pavillon du gardien puis au presbytère de Saint Marc où il
participa à la nouvelle fondation.
En 1995, François accepte de revenir au
Congo, à Kinshasa. A 55 ans, il se met à une nouvelle langue, le Lingala. A
Kinshasa, il a eu un rôle très important pour l'implantation d'une équipe des
spiritains de la PAC dans la paroisse Saint-Esprit de Livulu, lieu de leur
résidence, mais lui va vers un quartier plus pauvre au bas de la colline, à
Sainte Bernadette. Outre un travail pastoral intense, il se donne tout entier
dans l’amélioration matérielle de ses paroissiens : centre scolaire, formation
aux métiers utiles, pharmacie… Sa détermination à lutter contre l’érosion du
quartier indique bien la force de son caractère et de sa ténacité. Elu
représentant régional, il a un rôle très important dans l'implantation de la
maison de formation du premier cycle à Ngafula. C'est lui qui a surveillé de
près les constructions sur place. Augustin, son homme de confiance qui dirigeait
les travaux, a été tué dans un accident de voiture en plein milieu des travaux.
Toutes ces difficultés, François les portait avec une force admirable. A noter
aussi que le chauffeur de François était le papa de Michel Mukendi, notre
confrère. François était très engagé dans le suivi des jeunes Kinois qui
voulaient devenir spiritains, et plusieurs le sont devenus aujourd’hui, aussi
grâce à lui.
De retour en France en 2011, il accepte le poste d'économe à
la Maison Poullart, à Rennes. Avec Pierre Loubier et Raymond Jung, il participe
à l’établissement de cette nouvelle maison. Tout va bien lorsque, à la suite
d’une opération qui tourne mal, il vit plusieurs mois à l'hôpital avec double
poche extérieure. François ne s’en est jamais bien remis, et en 2016 il regagne
l’Abbaye de Langonnet où sa santé continue à se dégrader rapidement. Homme très
actif, il a souffert l'effacement des dernières années.
Chapeau bas,
François Le Hellaye ! Tu as été un ami, un vrai frère dans les joies et les
tempêtes à l’image de ces arbres de l’Armor qui luttent contre le vent. Je suis
certain que le Seigneur t'accueille les bras ouverts.
Noël PERROT
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