Le Père Pierre Le Moal,
décédé à Langonnet, le 29 décembre 1996,
à l’âge de 70 ans.


Pierre Le Moal est né le 8 mai 1921, à Roudouallec (Morbihan). Il fait profession le 24 août 1941, à Piré. Il est ordonné prêtre le 6 octobre 1946, à Chevilly. Affectations : en France : Cellule, au noviciat, sous-maître et professeur (1947-1950) ; Allex, professeur de quatrième (1950-1951) ; Paris, librairie de la Procure des Missions (1951-1953). Au Congo : Ouenzé, vicaire (1953) ; Mbamou, professeur de quatrième et de cinquième, puis latin et grec en première, seconde, troisième, selon les années ; puis archiviste à Brazzaville (1953-1958) ; Kibouendé, cours au noviciat des Sœurs et au Postulat des Frères (1958-1960) ; Brazzaville, séminaire régional, professeur et archiviste à l’évêché (1960-1963). En France : Bligny, aumônier (1963) ; Mortain, économe et professeur (1963-1970) ; Paris, comptabilité (1970, puis 1971-1974), librairie (1970-1971), archives (1974-1980), assurances, Camac-Camavic-MSM (1980-1995) ; Langonnet, brefs services divers en 1987 et 1988 interrompus par des rappels à Paris. Enfin : retraite (1995-1996).

Je veux nommer Roudouallec, ce village au nom caressant, non seulement parce que Pierre Le Moal, y naquit, mais parce qu’il l’évoquait souvent et y resta toujours attaché. Tout enfant, il se sentit appelé à la vie religieuse, peut-être à l’exemple de son cousin Joseph (cf. PM 70) qui fut son mentor, un peu son initiateur à la musique avant d’être son professeur à Cellule. Réservé par nature, Pierre n’en était pas moins ouvert et attentif aux besoins des autres, surtout des plus petits et des plus pauvres, s’oubliant toujours lui-même pour partager le peu qu’il avait à sa disposition. Il en fut ainsi durant toute sa vie.

Arrivé à Cellule à dix ans, il y fut sage, comme il l’avait promis dans sa lettre de demande. Il en goûta l’enseignement, au point de pouvoir à son tour éveiller des esprits aux belles-lettres dans toutes les classes du secondaire. Et la musique ! Il n’a jamais eu beaucoup de voix, mais son orgue soutenait avec discrétion et fermeté la voix des autres ; et son jeu, précis sans être triomphal, interprétait déjà un bon répertoire. Dans la suite, il a beaucoup travaillé l’harmonie, mais dans le secret, et l’on ne se doutait pas de la science que recélaient ses acompagnements.

Il m’est impossible de détailler ici le curriculum vitæ de P. Le Moal pendant ces quarante neuf années de vie spiritaine. Dans un long dossier qu’il avait préparé en 1989 à la demande du Provincial, il a relevé avec la minutie de l’archiviste qu’il était (et non sans quelque ironie) les affectations, propositions d’affectations, changements de fonctions qui lui ont été demandés durant ce demi-siècle.

Je citerai sa propre conclusion, au terme de ce regard sur son passé :
« En résumé et sauf erreur de ma part, à la date du 1er janvier 1989, sur quarante deux années de vie active : changement de communauté ou de maison : treize fois ; changement de fonction ou d’activité : vingt-deux fois. »

Non point manque de stabilité, certes, mais parfaite disponibilité aux nécessités du service et aux sollicitations des supérieurs. -
Jean Ferron - PM, n° 228.

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