Le Père Jean LE NALIO,
1914-1981


Le Père Jean Le Nalio naquit à Port-Louis le 2 novembre 1914. Son père, mobilisé, était au front et sera tué en septembre 1915. Il n'a donc jamais connu son père. Après ses études à Langonnet et à Cellule, il entra au noviciat de Neufgrange où il fit profession, le 9 septembre 1933. Professeur à Langonnet, il y resta un an et fut mobilisé en septembre 1939. En juin 1940, il fut fait prisonnier et dut passer 4 ans en captivité. En 1945, il revient à Chevilly et est ordonné prêtre le 6 juillet 1947. Son rêve est réalisé, mais, vu son âge et sa santé, à n'est pas envoyé en Afrique, mais à la Réunion.

A peine débarqué, il est nommé curé de la paroisse de Saint Jacques, alors la plus grosse paroisse de Saint-Denis, mais aussi une des plus pauvres. Elle compte 12.000 âmes, avec près de 800 enfants au catéchisme. Chaque année, il lui fallait préparer près de 200 enfants à la profession de foi ; tous les dimanches, il assurera les trois messes de la matinée, avec chaque fois une homélie d'une demiheure. Et pour ce travail, sans oublier les confessions, il est seul.

Ces activités ordinaires ne lui suffisent pas, il construit un clocher à son église, puis une grande salle qui servira pour enseigner le catéchisme, et pour réunir les paroissiens. Et souvent aussi, il assurera le dimanche l'émission religieuse à la radio.

Après douze ans, il revient en France très fatigué. A son retour, il est envoyé à Sainte-Suzanne, paroisse de campagne moins importante ; il y restera 5 ans. En 1965, il devra rentrer définitivement en France. Le climat a eu raison de sa forte constitution. Deux ans économe à Langonnet, il est, de 1967 à 1971, délégué régional des O.P.M. pour la Bretagne. Puis il devra se contenter de faire du ministère selon sa santé. En 1971, il est aumônier à Pont-à-Mousson (54), puis vicaire à Joinville (52) en 1972, à, Saint-Just-le-Martel (87) en 1972-1973, aumônier à Darnétal (76) en 1974. Très diminué physiquement, il perd la mémoire, le coeur est atteint, tout son organisme est délabré. Tout cela lui est très dur à accepter.

A Langonnet comme grand malade, il se souvenait des 15 années passées à la Réunion, dont il disait que c'est là qu'il a été vraiment heureux. Au début de mars, il est atteint d'hémiplégie, paralysé, incapable de dire un mot. Transporté à l'hôpital de Lorient, il y restera un mois. Complètement apaisé, il reçoit en pleine connaissance une dernière absolution. Il meurt le 7 avril 1981, à l'âge de 66 ans.
Mgr François de Langavant

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