Le Père Claude LEQUIEN
décédé le 4 août 2000 à Paris (Hôpital de la Pitié), âgé de 63 ans
Né : 13.06.37, Montreuil-sur-Mer (62). Profès : 08.09.58, Cellule. Prêtre : 04.07.65, Chevilly

AFFECTATIONS :
- France : Strasbourg, études (66-68).
Cameroun- Akonolinga, vicaire (68-79) ; Mengeme-Sy, curé (79-95) ; Yaoundé, accueil (95-99) -
France : Chevilly (00).


CLAUDE LEQUIEN a passé deux années à l'Université de Strasbourg pour continuer des études de Droit Canon, avant de rejoindre le Cameroun, en 1968. Il y est d'abord vicaire du père Jacques Dupont àAkonolinga, diocèse de Mbalmayo : il s'occupe de deux secteurs de brousse et assure la catéchèse dans les lycées et collèges de la ville. Entretemps, Jacques Dupont avait fondé une nouvelle paroisse, Mengeme-Sy, à 35 kilomètres au nord d'Akonolinga : le père Noël Tinguely était resté dans cette paroisse de 74 à 78, terminant le presbytère, l'école et l'église. Claude lui succède en 1979. Avec l'aide du Frère hollandais Anicet, il achève la construction de l'église, et ajoute un garage et trois salles pour les réunions de catéchistes et de chrétiens.

La petite mission de Mengeme avait belle allure, avec ses parterres de fleurs, objet de tous les soins de Claude. Pour aider la population locale, assez isolée, à l'écart des grands axes routiers, Claude avait créé une petite épicerie où chacun pouvait trouver de tout, depuis le pétrole jusqu'aux produits alimentaires les plus courants.

En 1995, le père Jean Criaud, qui assurait l'accueil à la maison spiritaine de Yaoundé, est obligé de rentrer en France. Claude accepte de quitter sa chère paroisse de Mengeme pour s'installer à Yaoundé. Il assumera ce poste jusqu'à son départ précipité de Noël 1999 pour Paris. Il subira alors une grosse intervention chirurgicale, suivie de lourds traitements. Malgré la souffrance, Claude conservera un grand calme, ne se plaignant jamais. Il ne se faisait aucune illusion sur son sort. « Si le Seigneur m'appelle, je suis prêt ». Un jour à l'hôpital, j'ai voulu lui dire : Claude, bats-toi ! - Il m'a regardé avec étonnement : « Comment veux-tu te battre ? Tu crois que je peux quelque chose à ce qui m'arrive ? » J'ai pris conscience à quel point nos paroles de bien portants sont loin des préoccupations et souffrances des malades...

Voilà le témoignage de Louis Cesbron, le responsable du Cameroun. « Quand Claude nous quittait à Yaoundé, il y a sept mois, on devinait qu'il ne se faisait pas d'illusion pour la suite. Il a dit et redit qu'il était prêt pour cet ultime passage. Le Seigneur aura pris ce temps pour sa nouvelle naissance. A Yaoundé, nous garderons de Claude le souvenir d'un 'serviteur fidèle'. Toujours à son poste pour l'accueil. Si parfois le ton de la voix s'élevait, il savait par des gestes de délicatesse, montrer son désir de faire plaisir. Le personnel de la maison savait supporter ses éclats. Homme droit, il pouvait conseiller avec sagesse dans des situations compliquées. Ses petits mots, durant la messe du matin, sous forme de méditation, laissaient entrevoir la lumière du Christ qui habitait sa vie. Les jeunes qui venaient le visiter à Yaoundé rappelaient les liens profonds établis entre lui et la communauté de Mengeme. Claude a su répondre « présent » quand il a fallu rendre service pour notre maison de Yaoundé. C'est ce même mot qu'il aura repris pour vivre la grande rencontre avec le Seigneur »
Gérard Sireau