Le Père Robert LEROND
décédé à Marseille le 1er mai 1998, âgé de 75 ans ; inhumé à Allex, le 5 mai


Né : 20.01.23, Beaulieu (27). Profès : 08.09.49, Cellule. Prêtre : 02.02.56, Chevilly
AFFECTATIONS - Sénégal, diocèse de Ziguinchor : Vélingara, vicaire, puis curé (57-89)
France, Marseille ministère (89-98)

Robert fut ce qu'on appelait alors une "vocation tardive". Par de rares confidences, il a dit son premier itinéraire. Une famille courageuse, droite, mais où le père n'avait pas de religion ; son apprentissage d’horloger-bijoutier à Loches, chez des patrons admirables ; son intention un jour de se donner à Dieu et la déclaration qu'il en fait aux siens ; la condamnation sans appel de sa vocation par son père, qui le rejette purement et simplement ; sa vocation épaulée par ses patrons, qui l’adoptent en quelque sorte et le soutiennent tout au long de son chemin spiritain. On comprend toute la peine portée sur la route et progres- sivement assumée. On comprend tout aussi bien comment Robert va compenser, sur le plan affectif, en cultivant soigneusement les nombreuses amitiés tissées dans le temps et accueillies comme des grâces de Dieu.

Saint-Ilan, Cellule, Mortain, Chevilly : Robert suit la filière du bon spiritain. Un court intermède, dont il aimait à parler, l’entraîne cependant à Miserghin. Premiers pas en Afrique, en somme. Après la consécration à l’apos- tolat, il est désigné pour le Sénégal : il rejoint le tout nouveau diocèse de Ziguin- chor en Casamance. Mgr Dodds l’envoie dans la région de Fouladou, habitée par des Peuls essentiellement : c'est à la nouvelle mission de Vélingara, mise sous le patronage de St Joseph-Ouvrier, qu'il arrive en novembre 1957. Il va rester et travailler trente-deux ans en ce lieu, son seul et unique poste de mission.

Robert se plonge dans le milieu peul, en étudie la langue, les coutumes, la thérapeutique, bâtit, ouvre des écoles élémentaires en brousse, etc. Avec le temps et la patience, de jeunes Peuls s'ouvrent à 1'Evangile ; c'est le début d'une communauté chrétienne peule qui grandit peu à peu, et continue de grandir, après le départ de Robert (1989). Robert a été véritablement l’apôtre des Peuls.

Comment ne pas évoquer en plus ses talents artistiques, s’exerçant dans maints domaines : la peinture, la cuisine, la poésie, l’ornementation, voire la prestidigitation (c'était aussi un moyen de faire vivre la mission) ; sa bienveillante curiosité qui le poussait à la relation directe, au ras du quotidien ; son humour malicieux capable de facétie ; sa délicatesse et son sens de l’accueil...

Toute sa vie, à Loches, à Vélingara, comme à Marseille, il "pratiqua" ses dons et l’on est en droit de dire qu'il traduisait ainsi sa recherche du beau, du bon et du vrai. Sur le modèle de Marie et de Joseph-Ouvrier, sans nul doute, ce fut la forme de sa foi, de son espérance et de sa charité.
Joseph Gallet et René Charrier

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