Le Père Pierre LE STRAT,
1831-1875


Pierre Le Strat naquit à Persquen le 31 mars 1831. Séminariste à Vannes, c'est le Père Libermann lui-même qui éveilla sa vocation missionnaire. Le fondateur du Saint-Coeur de Marie avait en effet entrepris, en 1846, la visite systématique des évêques et des séminaires de France pour plaider la cause de la Mission des Noirs. Dans une lettre de 1875, peu de temps avant sa mort, le P. Le Strat rappelle ses souvenirs concernant ses rapports avec le Père Libermann, il écrit : " Je l'avais vu au Grand Séminaire de Vannes, il m'avait fait l'honneur de m'écrire. Je le vis à différentes reprises à N.D. du Gard pendant les dix-huit mois qui précédèrent sa mort ; j'eus le bonheur de le soigner, comme aide-infinnier du f. Xavier Libermann, lors de son dernier séjour au Gard."

C'est en 1850 que Pierre Le Strat fut admis à N.D. du Gard, près d'Amiens, pour se préparer à la profession religieuse en 1853 et à l'ordination sacerdotale qu'il reçut à Paris le 15 avril 1854.

Durant ce temps, il fut aussi employé comme professeur au collège de Ploërmel, que l'abbé Jean-Marie de Lamennais, fondateur des Frères de la Doctrine Chrétienne, avait confié à la congrégation. Pierre Le Strat fit partie des 4 professeurs qui y travaillèrent sous la direction du Père Collin. Après Ploërrnel, c'est à Langonnet que la congrégation devait se fixer définitivement en Bretagne.

La vie missionnaire du P. Le Strat se déroula sur deux champs d'apostolat : 4 ans à l'île Maurice dans l'Océan Indien (à Port-Louis et à Mahébourg), un moment à la Martinique, et une quinzaine d'années à la Guyane en Amérique du Sud : à St-Laurent du Maroni et surtout à Cayenne.

Il y est mort le 9 décembre 1875 dans sa 458 année, assisté par le Père Emonet, Préfet apostolique, qui écrit : "Dans les moments qui précédèrent sa mort, son visage passait alternativement de l'expression de la souffrance la plus extrême à celle d'un sourire extatique.

Il réclamait souvent de l'eau bénite, et ne cessait d'embrasser les reliques du Vénéré Père, son crucifix, les images de la Ste-Vierge et de St­Joseph. Après avoir renouvelé ses voeux perpétuels, il me dit de remercier le T.R.Père de l'avoir conservé dans la congrégation."

C'est bien l'image de sa vie, à la fois vive, gaie et généreuse, et pleine de doutes et de souffrances supportées sans plainte.

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