Père François Alex LITSCHGI

Né: 05 avril 1928 à Mulhouse (68);
Profès: 08 septembre 1947 à Cellule
Prêtre: 04 octobre 1953 à Chevilly;
Décès: 03 janvier 2016 à Wolxheim

AFFECTATIONS:
CONGO:
Kimbenza: (54-60; Directeur écoles et ministère); Zanaga: (60-61; ministère); Mbamou (61-64; Professeur au séminaire); FRANCE: (64-66; santé et repos en famille); CONGO: Dolisie (66; Supérieur par intérim); Madingou: (66-68; Ministère); Loutete (66-75; curé); FRANCE: Mortain (75; Recyclage); CONGO: Dolisie (75-76; Intérim à St Paul); Mouyondzi (76-78; curé); Loubomo (78-85; curé de Fatima); Nkayi (85-91; curé de la Cathédrale); Dolisie (91-92; curé de St Paul); Dolisie (92-93; Directeur Postulat spiritain); Loudima (93-2007; Aumônier Visitation); FRANCE: Rennes (2007-2009); Wolxheim (2009-2015; retraite).

François Alex Litschgi est le cinquième et dernier enfant de Xavier Litschgi, cheminot, et de Marie, née Muller. Jeanne, la sœur aînée, devint religieuse chez les Sœurs du Bon Pasteur. Les quatre frères voulurent tous se consacrer à la mission comme Spiritains. Pour pouvoir prendre soin des parents devenus âgés, Joseph, l’aîné des frères, après un temps de formation chez les Spiritains, rejoignit le clergé diocésain. Charles se dévoua à Madagascar, à l’œuvre d’Auteuil et dans la paroisse de Largitzen. Jean assura de nombreux services en France, en Belgique et au Cameroun. François, le plus jeune, ne tarda pas à rejoindre notre Ecole des Missions de Blotzheim. Les longs mois passés, de force, dans la DCA allemande, de janvier 1944 à avril 1945, n’affaiblirent en rien sa volonté de devenir missionnaire. Après son ordination, il part au service de la mission dans le diocèse de Pointe-Noire au Congo-Brazzaville.
Comme les autres confrères de sa génération, il accompagne activement et vit parfois douloureusement, une triple évolution: de colonie, le Congo devient état indépendant; d’Eglise missionnaire, l’Eglise locale devient l’Eglise du Congo avec son propre clergé; de district, le groupe spiritain au Congo devient une Province autonome. François est tour à tour pasteur et supérieur de mission, enseignant, fondateur et directeur d’écoles, formateur de futurs prêtres et religieux, aumônier aussi de Visitandines. Il est le fondateur de la mission de Loutete. Partout, François apprend les langues locales: kiteke, munukutuba, kikouni, kikamba, kidondo, kilari. Il fait beaucoup de traductions pour les besoins de la liturgie et de la catéchèse. Il construit beaucoup aussi, répare les véhicules, creuse des puits; il créée divers groupes de jeunes, des chorales, des communautés de base; animé d’une profonde dévotion à la Vierge Marie, il aménage plusieurs «grottes de Lourdes». Il subit les contrecoups des guerres civiles en particulier à Loudima. Un homme d’une telle énergie et d’une telle détermination ne pouvait pas ne pas entrer parfois en conflit avec l’administration, avec ses confrères ou ses supérieurs.
Cette intense activité ne l’empêche pas de prendre du recul et de réfléchir. Vers l’an 2000, il écrit un texte intitulé «Missionnaire dans un monde pluriel». En voici la conclusion: «Comment me situer, nous situer, dans ce monde? Apprendre du Seigneur à vivre humble et peut-être pauvre, à nous oublier pour penser à l’autre, mais en vue de rassembler les «de Dieu dispersés»».
La dernière période de sa vie, à Wolxheim, est marquée par une maladie neurodégénérative très invalidante. François fait face avec courage à cette ultime épreuve. Elle non plus n’aura pas raison de sa détermination à se donner au Seigneur jusqu’au bout, jusqu’à ce dimanche matin de la fête de l’Epiphanie où le Seigneur l’a accueilli dans le pays du jour sans déclin.
Jean-Paul HOCH
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